Leuhan-Plonévez mars 2017

Leuhan : Rassurant


Il est vrai que les dimanches sans foot nous laissent désœuvrés. Cependant deux évènements ont attiré mon attention : la défaite du PSG à Barcelone, et la création d’un club de foot à Plouyé.

A Paris on a coulé le bateau en Espagne, à Plouyé on a bâti des châteaux en Espagne.

A Paris, on a ronchonné, à Plouyé, on a roujonné.

Bon, je débute en poésie. C'est perfectible. J'attends vos réactions.


Le Prince aurait été déçu, dépité, découragé. C’est alors le Prince eût une apparition. Oui avec les éclairs et les nuages et les étoiles qui scintillent dans une nébuleuse ouatée, avec les anges qui jouent de la trompette et du buccin, les lutins et les farfadets qui font une joyeuse sarabande, et la Reine des neiges avec sa chevelure d‘or tombant en cascade sur ses graciles épaules.……Ben mon vieux, tu résistes pas à ça ! Et l’apparition lui a dit « Prince, va sur la route, laisse ton costard à 15 000 euros, mets cette bure en poil de chameau et ces sandalettes en cuir bouilli, prend ce bâton et ta carte Gold et va créer une équipe à la campagne, dans la cambrousse, au loin, là-bas, en Basse-Bretagne. Une équipe en devenir plutôt qu’une équipe de revenants. Fait sonner les cloches de Saint Mathurin plutôt que celles de Notre-Dame. Va boire une chopine à Ty-Elise plutôt qu’au Fouquet‘s ». Alors là, le Prince est resté médusé, mais il est parti. A pied, suivi par son chauffeur dans sa Limousine, son staff dans la Range tout terrain, ses gardes du corps dans l’hélicoptère et les journalistes de l’Equipe et de Gala dans le car Pulmann Evasion Quality High-Tech. Il est parti vers la Basse-Bretagne. Rurale et pastorale. Champêtre et rustique.
« Ici je veux créer un club » a dit le Prince, le Nay, pardon, le nez sur la pancarte Plouyé.


« Le Plouyé Magic Club, qu’on va l’appeler » surenchérit le Prince, ce qui n’est pas au dessus de ses moyens. Avec un nom angliche, parce que l’angliche, question football c’est du sérieux, ils l’ont inventé, c’est une référence. Et une allusion franchouillarde au pilier de la vie de la bourgade, le bar, le bistrot, le rade, le zinc. PMU. Plouyé Magic United. Avec les couleurs rouge et blanc, évoquant les petits breuvages raisinés servis en ces établissements. Avec le bourrin comme emblème, comme cela certains joueurs ne seront pas dépaysés. Avec un recrutement local. Kergloff, Poullaouen, Landeleau, Plonévez et ailleurs. Le Prince a dit « Emeric C. tu seras le président et toi Jérémy K. le vice-président et toi Francois R. le conseiller-membre. La pelouse du stade sera refaite avec de l’herbe bio, sans colorant et sans engrais. Des moutons noirs d’Ouessant, employés comme agents communaux détachés, feront la tonte hebdomadaire. L’arrosage par temps sec se fera à l’eau Isabelle apportée de Saint Goazec par bouteilles plastiques recyclables. Les poteaux des buts seront taillés dans les chênes centenaires de la forêt de Brocéliande. Les filets seront cousus à la main façon résille à partir des cheveux des femmes Kergloffistes. Les gavotteurs de Poullaouen tasseront le parking avec leurs sabots de bois. A la buvette, terminé les vermouths et les spiritueux, on sortira la Coreff, la boisson d’hommes ».
« Je connais Paulo, un ancien président, je saurais le convaincre » a commenté le néo-présidenr Corvest.
« Le PMU est né, longue vie au PMU » » papet ému, le Prince s’est engouffré dans sa limousine car le froid s’insinuait sous sa bure et il commençait à se les geler vilain. Et il est parti sur la voie lactée vers Lutèce, avec ses chérubins et ses séraphins.
Le Prince et le PMU. Une bien jolie histoire. Une histoire d’hommes. Avec ce qu’il faut de surnaturel, de divin. Tu te demandes si t’as pas rêvé. Ben non, la naissance du PMU est relatée dans la presse régionale. A la fin de la journée, quand les rêves s'en vont vers le lundi matin nous avons levé notre verre à la santé du PMU * (NDLR : le verre de l’amitié vous est offert par Coreff, la boisson des chefs…merci Paulo).


Bon, pour l’école de foot faudra patienter. On attendra. On risque d’attendre. Je trouve dommage que ces personnes qui ont eu la chance d’avoir des bénévoles pour s’occuper d’eux pendant leur vie de footeux n’aient pas l’élégance de rendre la pareille en jouant dans une équipe « B » ou « C » ou « D » avec des jeunes. L’esprit de clocher. J’sais pas si ce genre de club a un avenir. Si, mais dans la tête, avec les anges et le Prince Parisien ……Alléluia.

Revenons sur terre, avec du sérieux, notre ami l’arbitre de touche dans les deux prestations les plus spectaculaires qui lui incombent : l’entrée sur le terrain et la poignée de main d’avant match.
Grossièrement, et pour faire concis, il y 4 cas de figure pour l’entrée de match.
La première qu’on appellera la classique. Grave, majestueuse, solennelle quasi princière avec notre ami le Vice-Amiral.es-cadre.


La deuxième qu’on appellera l’ancienne. Décidée, volontaire, quasi mystique avec Le Secrétaire.


La troisième qu’on appellera la soucieuse. Pensive, songeuse, quasi mélancolique avec Olive le body b’huilé (d’olive)


La quatrième qu’on appellera la hautaine. Conquérante, altière, quasi suffisante avec Mao T’sais Tout.


Dans la deuxième situation que va rencontrer notre arbitre de touche, la poignée de main, il n’y a plus d’état d’âme. Le geste doit être franc, vigoureux, grave. Et il l’est tant avec notre ami le Vice-Amiral es-cadre, qu’avec notre autre ami Frédo La Gâchette.

C'est mâle, viril, testostéroné.....
Bon c’est avec l’homme qui murmure à l’oreille des chevaux que ça dérape. L’homme est taquin.

Pour une bonne poignée de main il faut que les deux mains aillent à la rencontre l’une de l’autre dans une gestuelle harmonieuse, synchrone et synergique. Or ici, si la joueuse tend la main de manière franche, directe et loyale, notre arbitre de touche reste impassible, avec un sourire en coin. Et, à la différence de nos deux précédents arbitres de touche, les lunettes sont sur le front, comme pour ne pas gêner........Pas de poignée de main possible dans ce cas. Alors attend-il une effusion d’une autre sorte ? On s'attend au pire. Il y a des enfants dans le public.....On remarquera la main molle du Duc de Kervriou, face à sa fillote, on en a déja parlé.
Le match ? Ah oui. Un joli match avec du caractère, de l’envie, de la hargne. On a vengé le match aller.
Et pis on rentré.
AN