Motreff-Plonévez

A MOTREFF ce fut bref !

A Plounévézel on avait plongé dans une sacrée béchamel, encaissé cinq caramels, avalé un score bien cruel. On avait touché le fond à Lennon, joué comme des thons, emmêlé les crayons et été enduit de plumes et de goudron. Et bien le pire restait à venir : la récolte des nèfles à Motreff, un match sans relief, pour eux tout bénef’, pour nous pas bézef.

Éliminé de toutes les coupes. J’avais proposé déjà, pour ceux qui s’intéressent à mon travail, de créer une coupe supplémentaire : la coupe AN (A Nous) avec Plonévez A, Plonévez B, Le Cloitre-Pleyben, Collorec. A mon avis on doit la gagner…..

A Motreff on débute la fleur au fusil, tambour battant, à toute allure, en coup de vent, sur les chapeaux de roue. Ah 2-0 au bout de 15 minutes. J’ai trouvé mon titre : sont forts ces Romain (Bicrel et Pichon, les buteurs). Des corners à la pelle, sans autre but. Du jeu, sans autre but. Des coup-francs, sans autre but. Des occases, sans autre but. Et puis leur premier tir cadré, un coup de pied arrêté et un but. Après, je sais plus.L’oubli, l’amnésie, la lacune, l’absence. L’Alzheimer m’envahit à ce moment. Je me réveille à la fin avec le score sur le tableau d’affichage. Motreff moi le score ! J’en crois mes yeux !

Ah la vache, on a perdu. On a encaissé quatre buts ! Quand ? Je me rappelle du ballon qu’était sur les toits. Un coup de pied arrêté Plonévézien sans doute. Oui, nos coups de pied arrêtés, on les met plutôt sur les toits que dans le cadre. C’est tactique. Pour désarçonner l’adversaire. Le faire douter. C’est rusé, malicieux, inutile mais futé. S’il n’y a pas de toit, on met dans les champs autour, ou dans les haies de cyprès. Mais sur les toits, c’est mieux ! L’avion a eu du bol, car sur les corners, on fait des concours de tirs en altitude ……. Inutiles mais impressionnants !

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Après les rouge ont annexé le ballon. Confisqué le ballon.

On a dû jouer, puisqu’on avait fait le déplacement, que j’avais un ticket d’entrée, que j’avais payé ce ticket, qu‘ils avaient fait une première mi-temps, qu‘ils étaient rentrés aux vestiaires, qu‘ils étaient revenus pour la deuxième mi-temps, mais après ? Le noir. La lune. Déjà ?

Faut que je m‘oxygène les neurones. Faut que je dorme comme un bébé, 12 heures par jour, avec des boules Quiès, mon doudou et la Petite Musique de Nuit de Mozart, ou les Quatre saisons de Vivaldi. Faut que je mange sainement c’est à dire sans graisse, sans sucre, sans sel,. Faut que je m‘empiffre d‘Omégas 3 et même 4 ou plus, faut pas lésiner, d‘oligo-éléments, d’acides aminés, de vitamines A, B, C, D, E et aller, tout l‘alphabet pour les vitamines. Faut que je me goinfre de fer de phosphore, de calcium, de magnésium, de fluor. Faut que je boive des eaux pétillantes, des jus de fruits bio, du lait de vache pasteurisé écrémé. Faut que je que je les dégourdisse mes neurones : je vais me mettre aux mots croisés, aux mots codés, aux mots fléchés, au sudoku,au scrabble, au jeu des 7 erreurs, aux échecs, aux dames, à la bataille navale, au bridge, à la belote, au solitaire, faire le puzzle de 3000 pièces les yeux bandés en portant des moufles, m‘inscrire aux chiffres et aux lettres, au Quiz, vérifier la théorie de la relativité d‘EINSTEIN, apprendre les noms des quatre cavaliers de l’Apocalypse, des sept nains de Blanche Neige, des sept travaux d’Hercule, des sept mercenaires, des huit planètes du système solaire, des douze merveilles du monde, et puis je ne sais quoi….détroit de Gibraltar et des treize à la douzaine .... .

Mais est ce que ça vaut le coup de se souvenir de tout et notamment de tels matchs ? Alors par ici le mousseux, le gras et les sauces jusqu’à 4 heures du mat’, avec la téloche et le vapotage intempestif !

Et pis on est rentré.

AN