Plounévézel - Plonévez

Les Toros de Plounévézel grommellent …..

En arrivant à Plounévézel, aux abords du terrain, je reste baba, coi, bouche bée et même comme deux ronds de flan, et pour être franc, sur le cul. Je tombe à la fois à la renverse, des nues et de la lune, mais sans me faire mal, ce qui représente à mon âge, une performance exceptionnelle. Sapristi. Le terrain est devenu lumineux, clair, dégagé, ensoleillé, illuminé. L’année dernière, sur cette même pelouse, on avait pris un funeste 5 - 0 net et sans bavure. Sombre souvenir. Funèbre évocation. Lugubre réminiscence. Du genre à te faire revenir sur la pointe des pieds. Discrètement. Timidement. Humblement. 5 - 0, ça s’oublie pas. Alors pourquoi ce calamiteux 5 - 0 ? Dès le début, j‘ai tout compris.
Regarde, l’année dernière, not’ Grand Louis en plein effort devant une rangée d’arbres !


Et cette année, not’ Antho en plein effort quasiment au même endroit, devant une rangée de… rien du tout.


Mais c’est bien sûr. Les arbres. Disparus, anéantis, rasés, exterminés, néantisés. Réduits en sciure.
Parce qu’ils n’ont pas lésiné, les Toros. Ils n’ont pas fait dans la dentelle. Une déforestation en règle. Plus fort que l’ouragan de 1987, plus efficace qu’un bombardement de la Luftwaffe, plus terrible qu’une attaque de cochenilles : ils ont coupé tous les arbres. Alors évidemment on est décontenancé. Au toss on voit déjà notre capitaine s’étonner auprès de l’arbitre « mais si je vous jure, il y avait des arbres ici, des résineux je crois, y sont où ? » . Il suppute la forfaiture, la traîtrise, le coup-fourré, On sent le désarroi, l’inquiétude …Déstabilisé le gars …


Et ce trouble se voit dès les premières minutes de jeu. On est déconcerté par la luminosité excessive. Mais les Toros aussi. Ils touchent du bois deux ou trois fois. La transversale, les poteaux. Affamé de bois, le ballon, faut comprendre.
Mais il fallait pas couper les arbres.
Et ils nous plantent un but pour nous scier les pattes. On s’attend au pire. Une volée de bois vert. Massacre à la tronçonneuse. Une stère de buts. Pour l’anecdote sachez, fidèles lecteurs, que dans certaines régions de France, trois stères de bois correspondent à une « sucette », quatre stères à une « pile », et cinq stères un « cul de chouette ».Sucette, pile, à mon avis, ils avaient une idée derrière la tête.
Mais fallait pas couper les arbres !
Certes il y a chez nous un certain ras le bol des déceptions, des déconvenues, des désillusions, des désenchantements. Un boycott des « vous jouez bien », oui, mais on a perdu, des « vous n’avez pas de chance » oui, mais on a perdu, des « vous ne méritiez pas de perdre » oui, mais on a perdu. Une négation des buts encaissés à la dernière minute, des pénos ratés, des balles qui sortent au ras du poteau. Alors Léo, monsieur 1 but par match égalise, et puis on tient comme le roseau qui plie mais ne se rompt pas.
Mais fallait pas couper les arbres !
C’est sûr, les Toros sans ses arbres c’est comme Samson sans ses cheveux : stérile. Pour les uns c’était Husqvarna, pour l’autre Dalila. Fallait y penser. Merci AN. Heureusement que je suis là pour vous expliquer !
Alors on a quitté Plounévézel, nickel.
Et pis on est rentré.
AN
PS : Nico, mon ami, trouve des chaussettes réglementaires, je ne peux pas tout faire …..