Tournoi de Pâques

Le Tournoi ….. d’époque.

En ce jour de l’an 2015, Paulo 1ER a concocté un tournoi à la fois nostalgique, d’époque, et contemporain, de Pâques.

Ah ça démarre bien ……

Paulo 1erannonce au micro les armoiries des équipes prêtes à s’affronter : les blancs, anciens noir-et-jaune rassemblés autour du condottiere P. Bicrel, les rouge-et-noir du seigneur Le Bras du château voisin, les noir-et-jaune portant les couleurs du preux chevalier Dom’ Le Bras, et les bleus de la Power-Poher réunis autour du condottiere JY Diraison.

Les fûts de cervoise et d’hydromel sont mis en perce. Les odeurs de frites chatouillent les narines. Le micro jargonne la composition des équipes. Un frisson parcourt le peuple quand les protagonistes de la première confrontation entrent en lice. Frisson d’émotion certes, mais aussi de froid, vu le blizzard quasi polaire qui s’est inopinément invité. Eole a fait fort. Pour se réchauffer, il va falloir faire appel aux produits dopants, le café, ou la Coreff, ou le vin chaud ….. ou les trois !

Unité de lieu : le stade. Unité de temps : l’après-midi. Unité d’action : le foot. Le décor est superbement planté, Molière et les autres branques de l’alexandrin n’auraient pas fait mieux. Je mérite la Pléïade.

Mais qui dit confrontation dit arbitrage. Et il est de mon devoir de rendre hommage au corps arbitral.

Voici le trio arbitral Plonévézien, entrant sur le terrain. Souriant, décontracté, élégant, distingué. La fine fleur.Le dessus du panier. La crème. Le Gotha. L'Olympe. Ah, j'ai plus les mots ...

Un corps hélas souvent critiqué, attaqué, insulté, injurié, invectivé, vilipendé, débiné, condamné. Par les mots les plus crus. Par les vocables les plus grossiers. Par les termes les plus triviaux. Accompagnés de gestes des plus obscènes, de mouvements des plus orduriers et de mimiques des plus vulgaires. Il est accusé de tous les maux. Il est l’objet de toutes les haines. Il est voué aux gémonies. Il est promis aux feux de l’enfer jusqu’à la troisième génération. Exposer ici tout ce qui lui est reproché en 90 minutes relèverait de l’exploit, nous prendrait jusqu’à la nuit, choquerait les âmes sensibles, pourrait même être qualifié d’outrages aux bonnes mœurs et me ferait connaitre sans nul doute la paille humide du cachot. Je compte parmi mes lecteurs un nombre non négligeable d’innocents enfants à l’âme ingénue, de chastes et fraiches jeunes filles et de candides adolescents boutonneux. Il ne serait pas raisonnable de ma part de basculer dans la trivialité ou la vulgarité.

Certes les décisions de l’arbitre sont parfois critiquables, mais c’est un homme qui peut se tromper. On doit lui pardonner. Bon, sans aller jusque là, on peut quand même lui accorder le sursis. Bon à la rigueur, on peut le condamner, mais au bénéfice du doute. Bon d’accord, on le pend en place publique. Et on jette son corps aux lions. Et pour qu’il n’en reste rien, on pend les lions et on jette leurs corps aux vautours. Et pour éliminer toutes traces, on pend les vautours et … parce qu’il y a les hyènes, les piranhas, les tyrannosaures et tous les autres qui attendent … .

Car l’arbitre, qu’il soit de champ ou de touche, est une personne humaine.

Oui, l’arbitre est un humain, fait de chair et de sang. Homo Arbitrus Districtus ou Homo Arbitrus Ligus selon l’espèce. Un descendant de l’Homo Sapiens et de l’Homo Erectus. Il se caractérise par sa bipédie quasi-exclusive qui lui autorise non seulement la marche mais aussi la course, son cerveau volumineux, son larynx plus bas, ses canines de taille réduite et son système pileux moins développé. On voit tout de suite la différence d’avec le gorille ou l’orang-outan. A l’évidence, l’arbitre est un hominidé évolué qui contrairement aux affirmations de certains mauvais esprits, court, pense, parle, ne mord pas et ne perd pas ses poils, même au printemps. La comparaison avec un chimpanzé est idiote. Par contre il a mué. De noire, sa carapace est devenue plus « flashy », plus Gay Pride, d’où certaines allusions infondées, totalement déplacées, mais entendues.

Reportons nous à l’image, somptueuse, du trio arbitral et intéressons-nous à celui de gauche. Il a inspiré Sempé et Goscinny pour sa bande dessinée « Le Petit Nicolas » et la petite marionnette formant un tandem célèbre avec Pimprenelle dans l'émission "Bonne nuit les petits". Mais attention, ce petit blondinet gracile et guilleret est le Michel Ange de l’arbitrage. Avec ce génie du sifflet, l’arbitrage devient une musique, une mélopée, une berceuse. Feuilletons ensemble, ami lecteur, cette compilation, ce florilège de ce qui sera pour les générations à venir la bible de l’arbitre moderne.

Il est l’arbitre au lever de drapeau prestigieux

A l’horaire scrupuleux

A l’œil sourcilleux

Au salut impétueux

Au port de balle majestueux

Au serrage de main cérémonieux

Aux étirements soigneux

Au rire joyeux

Et surtout au pas de course pharamineux, tête vers l’avant

tête sur le côté, fastueux ...

tête en arrière, somptueux ....

Une pointure. Une référence.

Les nouveaux Gars ont la médaille d’argent et les anciens Gars la médaille de bronze. Joli podium.

Et pis on est rentré.
AN