Plonévez – ACC : mao1 - mao0
Dernier match de la saison à domicile pour les Gars de Plonévez. Pour la « A » et pour le « B ». Contre l'ACC « A » et « B », l'Autre Club Carhaisien « A » et « B ». Sur le terrain principal. Avec les bénévoles, les supporters, les jeunes joueurs, les joueuses, les mamans, les copines, les papys et les mamies. Avec buffet gratuit à la fin. Frites et jambon. Et la Coreff à pleins gobelets. On va fêter le titre de la « B » et le maintien de la « A ». Et puis on espère la victoire-revanche de la « A » contre l'ACC « A », l'Autre Club Carhaisien « A » qui nous avait infligé une gifle sévère au match aller. Manquent le soleil et la chaleur, mais on s'en fout, on va passer une bonne journée.
Mais non. Cette équipe, l'Autre Club Carhaisien « B », l'ACC « B », a déclaré forfait pour le match de la « B ». Le dernier match de la saison. Bien sur, sur le plan comptable, cela n'a aucune incidence. On est premier, ils se maintiennent. Mais je suis déçu. Tout le monde est déçu.
Les dirigeants sont chagrinés de ne pouvoir remettre les maillots spécialement floqués. Les joueurs de la « B » sont privés de leur match de gala. Les supporters sont volés d'une partie de leur après-midi festive. Les bénévoles sont spoliés du bénéfice de leurs efforts. Les mamies, les papys, tous ces intermittents du foot sont déçus de ne pas voir leur petit fils, ou leur petit voisin. Et moi, le photographe, je suis frustré de ne pas pouvoir faire la photo « festive » du titre, comme à Lennon, l'année dernière, pour la « A ». Tiens, même la Coreff que m'a offert, gentiment, voyant mon désarroi, la fée Viviane, même la Coreff était amère. Je l'ai bue quand même. Viviane eût été courroucée, et elle eût été dans son droit, si j'avais déclaré forfait devant le gobelet houblonné.
C'est Gourin qui a été à la hauteur. Je l'ai dit, et je le répète. Leur haie d'honneur à la sortie du terrain, c'est notre arc de triomphe. On leur met 14 buts en deux matchs et ils nous font cette haie d'honneur. C'est la classe absolue. Allez, je garde Gourin dans ma console à souvenirs, au rayon « Élégance et courtoisie ».
Ben nous aussi, on a fait une haie d'honneur à Guillaume. Une haie honneur en remerciements des services rendus. Il a participé au titre de la « B », et à la victoire de la « A » aujourd'hui sur l'Autre Club Carhaisien « A », l'ACC « A ». Merci Guillaume. Toi, je te range dans le tiroir « Distinction et talent ».
Et pis on a gagné l'ultime match. Il fallait le gagner. Pour de multiples raisons. On l'a gagné. Sur un but de Nico, dont le frère joue à l'Autre Club Carhaisien, l'ACC. Un peu fâché, mais c'est normal, personne n'aime perdre, tout le monde veut jouer. Je te range dans le tiroir « Revanche et modestie ».
Pour Maël, ce fut l'éblouissement. IL a vu dans le ciel, et les étoiles et pis ailleurs et pis …...Nico a dû le rassurer « c'est moi qui ait marqué, pas la main de dieu, je ne suis pas Maradona ».
Et puis une pensée me vient à l'esprit. Oui, ça se bouscule de moins en moins, mais de temps temps y' en a une qui arrive à passer. En voyant ce maillot....
J'aurais bien demandé à Jean-Luc et à Paul ce qu'ils en pensaient.
Jean-Luc en aurait discuté avec son ami. Lunettes noires, veste rouge et jean, l'homme avait de l'allure et son discours était toujours plein d'enseignement. Jean -Luc le philosophe.
Et Paul se serait dévoué pour répondre au téléphone. "Oui, oui Plonévez 1, l'Autre Club Carhaisien 0. Ben oui. Mao ! Nico. Oui, oui, c'est Nico. La "B", non, ils sont pas venus. Forfait, oui. Forfaiture ? Ah c'est toi qui le dit.... Salut et bonjour à tous". Paulo le diplomate.
Parce que, avec ces deux titres en deux ans,la "A" l'année dernière, et la "B" cette année, ils auraient aimé. On aurait bu un coup. Une Coreff. Paul avait ses préférences. Et Jean-Luc en bon trésorier ne s'éparpillait pas. Je ne demande pas grand chose. Tiens, l'Autre Club Carhaisien "B" nous a posé un lapin, ben maintenant, je m'en fous. Tu vois, je m'en bats le coquillard. Certes, il y a des forfaits médiocres, de piètres défections, des absences regrettables, de tristes dérobades, et puis il y a l'exclusion définitive. Avec l'Ankou comme arbitre, t'as pas de recours possible, pas d'explications, pas de justification. Chez nous, il y a l'avertissement verbal, et puis le carton blanc, et puis le jaune et puis enfin le rouge. Et puis la commission. Tu peux t'expliquer, te justifier, implorer même s'il faut. Comment soudoyer ? Euh non, j'ai pas dit ça, non, j'ai pas dit. J'ai pensé, mais j'ai pas dit. Avec l'autre, l'anorexique au large feutre noir, dans sa charrette, c'est l'exclusion éternelle, en tout cas pour longtemps. Et devant la commission, la Camarde, y a pas, y a jamais de sursis. Peine capitale à tous les coups. Parce que, Paulo et Jean-Luc, j'en suis sûr, ils auraient trouvé des excuses à l'Autre Club Carhaisien "B". C'était des passionnés, mais pas des malveillants. Ils auraient trouvé les mots. Et ils m’auraient convaincu. Et j’aurais été plus indulgent, plus conciliant, plus accommodant. Mais voila, l'Ankou m'a laissé tout seul, alors .......
Et pis on est rentré
AN