Coupe : Plonévez-Chateauneuf

Coupe de Bretagne : Dans le Marc décoiffé.
Le foot est une tragédie, un drame en 5 actes.
Au centre, l’héroïne, la Victoire. C’est Chimène dans le Cid. Elle se doit de choisir entre ses deux galants, les rouge ou les jaune, c’est le dilemme tragique. Les prétendants doivent s’affronter, balle au pied, en une joute homérique, en un combat fratricide, en un duel apocalyptique. L’un des deux sera éliminé au terme de cet affrontement titanesque, car en coupe point de match nul. Il faut un vainqueur.
Dame Victoire entre en scène.

Je perds ma vertu en me donnant au vainqueur
Et si je refuse, lors, je perds mon honneur.
Je vais d’un pas serein, je ne puis m‘y soustraire,
Me livrer, consentante, aux assauts du vestiaire.
J‘apaiserais le feu de leur bouillante ferveur,
En usant prudemment, d’un petit pot de beurre.

Ceci au son des chœurs, et sous l’autorité du prévôt désigné, le maître-arbitre.
Bon, on n’a pas de chorale ou de chœurs mais un baffle et cette fois les dirigeants ont été sensibles à ma menace « c’est le baffle ou le graffiti façon Brasparts », et crois moi, je saurais forcer ma nature et basculer dans le vulgaire et le poissard, avec des dessins graveleux s’il faut…


Le prologue est marqué de coups d’épée dans l’eau, d’ escarmouches, de tentatives et même d’un péno oublié. Chacun veut attirer l’œil de dame Victoire, parce que, il y a la promesse des vestiaires. Le jaune Glenn, puis un deuxième jaune Greg font gronder le peuple et frémir dame Victoire. Ce n’est que le prologue.
Mais survient le coup du sort, le coup de tonnerre, le coup
de massue, le but « C.S.C. »

Marco, le jaune, tombe à genoux, se frappe la poitrine et pleure misère…
Ô rage, ô désespoir , ô coup de tête étourdi…
Que ne me suis-je entraîné que pour cette infamie.
Et ne suis-je blanchi dans l’entraînement acharné
Que pour voir de la tête, faire ce superbe contre-pied ?

Fin du premier acte, balle au centre, on est éploré….. .
Marco rumine son geste, en fait part à Greg,

Ô cruel souvenir de ma gloire passée !
Œuvre de tant de jours en un jour effacée !
Viens Colca, viens mon ami, viens, et nous conte
Comment, d’un coup de tête, réparer la honte.

Greg, à l’affût, en ce jour de fête des chasseurs, l’écoute, va, cours, vole et le venge. Il marque le fameux but, le but « de la tête au deuxième poteau »
Ne me regardez plus d’un visage étonné
Ce but, je l’affirme n’est pas le dernier
Et ce cher coach à qui j’ai pu déplaire
Oubliera par ce but ses accès de colère.

Fin de deuxième acte, balle au centre, on se réjouit…..
Mais voilà, devant une défense jaune mal placée, voila le but classique, le but « d’école », bien emmené par les Castelcarmins, blessés de s’être fait ramener par une petite D2.

Et l’on peut nous réduire à vivre sans bonheur,
Mais non pas nous résoudre à vivre sans honneur.
Contre une arrogante D2 éprouvons notre courage :
Ce n’est qu’avec ce genre de but qu’on lave un tel outrage
.
Et devant ce but des rouge, Marco réagit (encore lui…Il va pas se taire…), interpelle le coach et demande son remplacement:
Ne diffère donc plus ce que l’honneur t’ordonne :
Ils se moquent de ma tête, et je te l’abandonne ;
Fais-en un sacrifice à ce noble intérêt,
Le coup m’en sera doux, aussi bien que l’arrêt.
Force-les au silence, et, sans plus discourir
Sauve ta renommée en me faisant sortir.

Le coach, fin psychologue, refuse.
Marco a des vertus que je ne puis haïr :
Et quand un coach commande, on lui doit obé
ir.
Fin du troisième acte, balle au centre, on est prostré…. .
Juste le temps de consulter le chronomètre, que survient le légendaire but, le but « venu d’ailleurs » quand un (ou Quentin NDLR) petit jaune plante ce but d’un petit coup de patte malin
.
Je suis jeune, il est vrai, mais aux âmes bien nées
La valeur n’attend point le nombre des années.
Je ne répugne point, s’il le faut, à défendre
On sait que mon courage ose tout entreprendre,
Que ma valeur peut tout, et que dessous les cieux,
Marquer un but reste mon dessein ambitieux.

Et évidemment qui cause ? Marco. Marco s’adresse au buteur
Je vais sortir, Quentin, et vous viens en ce lieu,
Avant le coup final, dire un dernier adieu :
En ce match quoi que vous veuillez croire,
Je puis sortir sans hasarder ma gloire,
Maintenant que l’égalisation est enfin obtenue
Je reste la tête c.s.c, sans passer pour vaincu

P…, il commence à nous gonfler le gars….
Fin du quatrième acte, balle au centre, on est rassuré…..
Et survient alors, du pied gauche de Lucky Luke Trom, le majestueux but, le but « de la délivrance » dit encore le but « de la victoire »,

J’ai vengé mon honneur et imité mon père ;
Je le ferais encore si j’avais à le faire.
Je cueille enfin le fruit de la victoire,
Tromeur restera synonyme de gloire.

Pierrick le coprésident-soigneur-sponsor-coach adjoint entonne avec les chœurs :
Et que, voulant en 10, un avant-centre parfait,
Je ne me trompais point au choix que j’avais fait.

Et Marco, qui commence à nous souffler dans les oreilles, de se justifier auprès d’ice-lui
Mais, coach, pardonnez à ma témérité,
Si j’osai l’employer sans votre autorité :
Le péril approchait, leur attaque était prête,
Oubliant le gardien, je hasardais ma tête……

Fin du cinquième acte, le dénouement, on est comblé….. .
Et Dame Victoire s’offre aux petits jaune, les Plonévezserins vainqueurs. Elle se livre comme Blandine aux lions, Jeanne d’Arc aux rosbifs, ou Patricia aux vautours (les Tontons Flingueurs NDLR), dans les douches du vestiaire, à même le carrelage, laissant la porte ouverte pour que tous entendent ses râles, ses soupirs et ses hoquets…………


Mais, seul, Marco sort du vestiaire, et ne peut s’empêcher d’ interpeller les supporters agglutinés à la buvette
Ne vous offensez point, public, si devant vous
Un respect amoureux me jette à vos genoux.
Je ne viens point ici demander ma conquête :
Je viens tout de nouveau vous apporter ma tête.

Ca va Marco ! C’est bon, quoi !
Je corrige ici l’ignominie du suppôt zélateur de la Presse-Propagande locale, photographiant les buteurs à l’issue de la rencontre, oubliant fâcheusement celui qui, par un coup de tête magistral, débrida la partie.


Et pis on va rentrer, mais l’autre me rattrape…..

Ce but c.s.c., eût pu sonner la fin
Ma tête est à vos pieds, vengez-vous par vos mains.
Vous, AN, avez vu l’inadmissible
Prenez une vengeance à tout autre impossible.

Marco, c’est bon ……on a compris.
Et pis on est rentré
AN