Coupes de France

Coupes de France,


Voilà la reprise. Match de Coupe de France contre Brasparts.
Quand on m’a dit Brasparts, j’ai rétorqué, « mais non il est déjà parti » …..humour…… .
En effet, l’entraîneur est parti. Voilà. On était en D1. Il était là. On descend en D2. Il est plus là.

Le nouvel entraîneur est Julien L’Haridon, que l’on voit ici conseillant un jeune joueur inexpérimenté, qui, manifestement boit ses paroles avec l’émerveillement jubilatoire d’un jouvenceau fraîchement issu de l’école de foot …..


Les Braspartiates, braves Spartiates du ballon rond, sont donc nos adversaires en ce premier tour de Coupe de France. Certes le chemin est encore long jusqu’au stade de France-Canal Bolloré-BeinSport-Qatari-Arena, mais l’espoir est permis.
Et puis, je suis tombé à genoux devant le gracieux graffiti écrit à main levée, sur les tribunes du stade de Brasparts :

« S… m. b… ». Il y a des poètes à Brasparts, des jongleurs de mots, des acrobates de la périphrase, des bateleurs de la métaphore. Je reste bouché bée, la langue pendante. Je ne pipe mot devant cet écrit inopiné. Ma stupeur est …. subite . Là, le doute ne m’habite plus. Verbe à l’impératif, adjectif possessif et complément d’objet direct. « S… m. b… ». Trois petits vocables suggérant la pratique lascive du pipeau ou de la flûte à bec voire de l’hélicon.
Lyrisme poissard du druide lubrique, ou fureur rustique du troubadour libidineux, ou simplement grognement désespéré du barde abstinent, on retiendra le caractère autoritaire de la requête, limite ultimatum et son côté concis voire circoncis, exprimant succinctement tout le jus de la prière.
Bon. Mais je ne suis pas venu pour cela. Je m’excite, je m’échauffe, je m’émoustille et j’oublie le foot. Certes, je me suis fatigué avec l’Euro de Foot et les Jeux Olympiques. Surtout avec la course en Canoë deux places, double mixte, sans barreur, moins de 60 kilos, en ligne, en eau calme, marche avant et double pagaie. J’ai oublié que cela se fait en deux manches avec qualification des deux premiers et du troisième meilleur temps et du quatrième tiré au sort et d’un cinquième du fait que les deux équipiers sont parent à un juge-arbitre du Taekwondo féminin. Ce sont les règles de l’Olympisme. Mais j’en Neymar de passer du fleuret féminin au rugby à sept puis au pantalon moderne, avec un intermède chez Décathlon, où d’ailleurs un Français fit des merveilles ………
J’ai abusé du sport et des boissons énergétiques. Mais la reprise est là et je ne me suis pas préparé. Les mots viennent pas et quand ils viennent, ça fait pas des phrases. Bon, je pourrais vivre sur mon vécu, tomber dans le classique « c’est un joueur de couloir » ou « il faut chercher la profondeur », mais ce serait tromper le lecteur, et je n’en ai pas le droit……….
Certains joueurs étaient aussi en retard dans leur préparation, notamment sur les touches. Aussi, je leur propose l’image d’une touche parfaite effectuée par la référence en matière de touche, le maître ès touche, Phil Land, un cador, une épée.


L’homme, je l’ai vu de mes propres yeux, marqua sur une touche, un but en finale de la Coupe du Conseil Général contre Melgven. Le but fut accordé puis refusé devant les protestations véhémentes d’un groupe de puristes Melgvinois, sous le regard amusé du-dit Phil Land, heureux de sa petite espièglerie. L’homme savait être facétieux. Et on avait gagné. Mais ceci est loin.
Quand au premier but, il surprit tout le monde, même l’arbitre, même moi.
Et pis on est rentré,
Pour recevoir Carhaix. Avec dans la Presse locale, une mise en bouche relatant l’épopée des Gars boutant la grande équipe de Carhaix hors de la Coupe de France, il y a ….quelques années. Hélas de nombreuses absences à des postes importants n’ont pas permis aux Gars d’éviter le naufrage. On n’est pas dans le même registre qu’à Brasparts. Là-bas, graffiti-man t’invite à une aimable coquinerie, ici c’est la branlée.
Et pis on est…Ah non, il faut que je déplore ici, l’absence de speaker officiel nous donnant le bonjour au Stade Yves-Bégoc, nous détaillant la compo des équipes, les noms des arbitres, nous gratifiant d’un enthousiaste « bon match » et nous informant des scores des rencontres de voisinage. Pas de voix. Pas de micro. Pas de baffle. Le silence accompagnant une bérézina. Yves-Bégoc, morne plaine. Paulo,t’es où….


« Le silence pesant n’amortit pas le bruit assourdissant de la défaite » a dit le philosophe AN.
Lequel philosopho-photographo-chroniqueur est contrit de voir son baffle (oui c‘est au masculin, c‘est enceinte qui est du féminin), oublié dans sa remise, seul, abandonné, oublié….

Finira peut-être dans un mur de son d’une rave party illégale, saisi par la maréchaussée, jeté au cachot, démonté pour en faire du bois de chauffe, réduit en un tas de cendres, dispersées par une bise hivernale…
Et pis on est rentré……
AN