Gourin "C" - Plonévez "B" mai 2019

Dernier coup de rein à Gourin.


Voila. C'est fait. On est champion 2018 – 2019 de D3. Sur une belle victoire à Gourin. Avec l'équipe. La vraie. Pas une équipe renforcée. Pas de mercenaires. Pas de ces mecs qui viennent faire une pige non plus. Un vraie équipe. L'équipe classique. Faut tous les féliciter.

Tous, mais au tableau d'honneur inscrivons d'abord Jean-Luc. Jean-Luc, l'homme de la touche, surnommé la « gazelle au drapeau » tant sa vélocité est légendaire, le « lynx du terrain » tant son coup d'œil est mythique, le « lézard de la ligne » tant son sang-froid est réputé. Toujours présent. Toujours discret. Toujours solitaire. Toujours sérieux.

Toujours volontaire. Toujours serviable. Toujours déterminé. Toujours passionné. Toujours ... bon ça va, c'est bon .... .Y a pas que lui .... .

Puis il y a Mathieu le coach. Un coach qui a fait tous les efforts possibles pour porter son équipe au septième ciel, froncer des dents et grincer des sourcils quand ça va mal, et applaudir des deux mains tout en serrant les coudes à la force des poignets quand ça va bien, entrer en jeu quand c'est gagné, et même se déguiser en Mickey pour faire rigoler les arbitres et s'attirer leurs faveurs. Le garçon est matois, rusé, un brin pervers.


Et puis le coach-adjoint-second-doublure-suppléant-remplaçant-supplétif-substitut. Le vice-roi, le pro-consul, le régent, qui, reconnaissons le, sait donner de son temps pour la « B », mais son temps est lié. Et puis à l'instar de l'épagneul breton pour la bécasse, l'homme renifle bien les ballons. Bien entrainé, il peut ramener ses cinq, six ballons sans se fatiguer. On l'a même vu ramener plus de ballons qu'il n'en était sortis. Des ballons oubliés sans doute. Mais il faut savoir le maintenir derrière le grillage quand il est bredouille. Il ne faut pas se laisser avoir, ainsi que le fait l'amiral es cadres. : pas de ballon, pas d'entrée.



Et ils ont monté les marches qui conduisent au ciel, au firmament, à l'Olympe, au Walhalla, au Paradis. Les Mathieu, Max, Baptiste, Sylvain, Toune et tous les autres. Ils n'ont trébuché que trois fois, dont deux fois contre les prestataires du PSG, pardon les joueurs du PMU, ceux qui ont leur nom sur le maillot.




Et des fauteuils dans les cahutes alors que nos petits gars doivent se contenter d'un banc, ou de rien. A ce propos, j'invite la Municipalité à prendre en considération les glorieux résultats de cette équipe pour doter, enfin, le stade Alain-Rolland de cahutes et d'un panneau d'affichage. On ne demande pas des maillots avec les noms dessus, il faut savoir raison garder, mais un minimum …...Une petite réception en mairie avec des chips et un petit verre de rosé, le discours du premier magistrat, la photo sur le perron, la remise de fleurs aux compagnes des joueurs, une petite aubade de la chorale, une flash mob dance avec Marie Jo et ses disciples, et un défilé des enfants des écoles. Une petite séance de pyrotechnie ne serait pas pour me déplaire. Le minimum quoi..... . Un titre, ça se fête.

Parce que ce jour, ils tutoient les étoiles, les gars. Comme leurs aînés, la « A » l'année dernière. Champions. Voila un titre qu'on ne pourra pas leur enlever. C'est inscrit pour l'éternité, avec les lauriers. Et chapeau bas aux joueurs de Gourin qui leur ont fait une haie d'honneur à la fin du match. Retenez ce geste les pt'its gars. Voila des mecs qui ont pris 9 buts chez nous, 5 chez eux, et qui ont ce savoir-vivre, cette civilité, cette éducation des grandes équipes de vous saluer à la sortie du terrain. De saluer les champions, avec dans le regard cette mélancolie presque indienne. Des maîtres es déférence. Des virtuoses en gracieuseté. Des caiques en délicatesse. Ils pourraient même pousser la taquinerie jusqu'à claquer un petit bécot à chacun de Plonévéziens, mais, ils s'en gardent, on pourrait jaser. Souviens-toi de cela, petit, c'est ce que moi j'appelle la classe des grands.Merçi les jaunes.

Après je suis allé à Chateaulin. Grand stade, grand terrain, morne plaine. Après Austerlitz, Waterloo. Avec des entraineurs qui « savent » le foot. Des entraineurs qui font la leçon aux joueurs, aux arbitres, aux spectateurs, aux oiseaux, aux protèges-tibia et aux éoliennes. Des docteurs, des savants, des puits de science. Des érudits de la chose footballistique, des génies du ballon rond. On a perdu. Ils ont gagné. Heureusement, j'avais encore dans la tête les images de l'autre match …...Alors je suis sorti la tête haute. La haie de troènes a fait office de haie d'honneur. "on est les champions, on est les champions ....". Ca, ils pourront pas me l'enlever...

Et pis on est rentré.

AN