Gourin-Plonévez-Laz

Gourin : coup de rein

Tout commence par une victoire des jeunes. Ils gagnent le challenge Christian-Kerdilès. Faut dire que le Christian, là où il est, a tout organisé : le ciel bleu, le soleil, la chaleur, la sono et la victoire de ses petits aux pénos. La coupe est pleine, les verres se remplissent, les présidents s'affairent. En binôme, c'est plus facile. L'un discute le bout de gras pendant que l'autre le mijote. L'un porte un toast pendant que l'autre le grille. L'art oratoire et l'art culinaire se mélangent dans un savant cocktail présidentiel. On a déjà vu le duo sur scène, c'est du costaud, mais aujourd'hui, c'est sur le terrain qu'ils s'affairent, et je dois avouer que leur numéro de duettiste est parfait.

Le verbiage volubile de l'un se nimbe des volutes volatiles de l'autre.

P...., si c'est pas de la poésie ça. Du Verlaine ou du Georges Cadiou........

La journée se termine sous la surveillance du molosse de service. Un chien d'attaque, barbare, féroce, sanguinaire, que les effluves de saucisses grillées ont rendu belliqueux. Un cerbère. On le voit, l'animal est sur ses gardes.

Le lendemain, changement de climat. Un temps à ne pas mettre un chien dehors. Bien fait pour l'autre clébard. Il pleut. Une pluie pluvieuse, si tu vois ce que je veux dire. Et humide. Le réchauffement climatique ? Mes fesses, et je suis poli. L'été indien ? Mon c.., et je suis poli. Direction Gourin, le Morbihan, au delà des frontières, les grands espaces, l'aventure quoi. Bon, faut dire qu'à Gourin, c'est pas la foule.

Qu'importe, l'esprit est là, l'enthousiasme de l'ouverture du score, la déception de l'égalisation, la démoralisation d'être mené au score, la jubilation du score nul, le ravissement de mener à la marque, la griserie de conserver le résultat. La fin est longue, mais le bi-président n'a cure des intempéries. Attentif, le bi-président rappelle à monsieur l'arbitre, qu'il ferait bien de consulter sa tocante car nous basculons dans l'infini, dans l'éternité, dans la perpétuité, et que sans mettre en doute la valeur de l'horloge arbitrale, celle-ci semble avoir pris du retard, sans doute un problème d'étanchéité, ou de pile surmenée, ou même de cristaux à quartz défectueux. En tout cas, la montre du bi-président, une montre façon Besançon, avec la précision Helvétique, la noblesse de Westminster et la solidité Germanique, est garantie à vie et ne peut donc être suspectée de malfaisance ou de favoritisme, ce qui en langage footeux se traduit par « Hé... Ho...c'est fini, c'est finiiiii, hé l'arbitre quoi, c'est fini..... ! Oooooh, mais, c'est fini ….Y rêve ou quoi ? Mais c'est finiiiiiii ! » , le tout accompagné d'un geste vigoureux et répétitif de l'index droit sur le poignet gauche, geste parfaitement compréhensible par tout arbitre de foot, de badminton ou même de curling.

L'arbitre en convient, et signe la fin des velléités.

Satisfait de la tournure des événements, je reprends la route pour me rendre à Laz ou se produit notre équipe « B ». Changement de décor. Un brouillard quasi londonien stagne sur cette charmante bourgade des Montagnes Noires. Un brouillard à ne pas mettre un clébard dehors. A la niche le clebs.

Un brouillard du genre bruineux

même brumeux

quasi fumeux

et ils allument les projecteurs

et avec la lumière, on a marqué un but et un péno, et ça fait 4 – 0, bingo !

Alors, j'ai posé la question à Glen :

"Alors combien c'est-y de matchs que j'ai vu entre hier et aujourd'hui ?"

(La réponse est 3).

Eh ben il fait 3 avec ses petits doigts ! Il est fort ce Glen !!!!

et pis on est rentré
AN