Kergloff-Plonévez

Kergloff… bof.


Les mauvaises langues, les râleurs, les chicaneurs, les rouscailleurs de tout poil ont commencé à cafarder:

« que fait AN ? Au prix où on le paye, pourrait assumer sa chronique hebdomadaire…! Ou est sa chronique pour Leuhan ? Aux abonnés absents. Dans les nuages. Ou dans la lune. AN joue les oisifs, les glandeurs. Ou il a perdu ses repères. L’âge. L’est sur le déclin, la pente fatale, la décadence sénile. Ou il n’a plus d’idées. Les neurones en berne …. »
Ben voilà. T’as tout compris. C’est ça. Les neurones tournent au ralenti. Ils sont à la ramasse. Ils font du surplace comme au Vel d’Hiv’ du temps des sprinters, tu sais en haut du virage, en équilibre sur les pédales, l‘œil rivé sur le pédalier de l’adversaire. La fadeur des matchs visionnés ne les sort pas de leur torpeur. Pour les faire vibrer, c’est connu, il faut un match qui les chauffe, qui les enflamme, qui les embrase, qui les calcine. Le neurone, très réceptif à la chaleur, reprend illico de la vigueur.

Après un match quelconque


L’excitation est alors contagieuse. Le neurone bouillonne, l’encéphale s’emballe, la moelle épinière surenchère, et le cervelet s’y met, par ricochet. Il y a de la ferveur, de l’extase, de la béatitude dans le foule des neurones. T a pas photo. Si il y en a justement. Après un bon match, le cerveau du chroniqueur n'a pas plus le même aspect. Il brille. Il étincèle. Il flamboie. Et ça déborde......

Après un bon match

Mais force est de constater que, depuis le début de la saison, hormis les coupes, ce que je vois n’exhorte pas au cantique lyrique ou au madrigal héroïque. Même Mozart, le grand Wolfgang Amédéus Mozart, mon pote, aurait eu du mal à faire ne serait-ce qu’une petite sonate ou un petit rondeau. Il est comme moi le Wolfgang, il a besoin d’émotion pour ciseler une Grand messe en ut mineur. Même les génies ont besoin d’un coup de pouce. Moi comme Mozart. Je dis Mozart, mais je pourrais citer Raçine, Molière, Baudelaire ou Nabilla. S’il n’y a pas le coup de pouce, ils restent secs les gars. La page blanche.
Bien sur les théologiens des Gars m’ont affirmé que la descente en D2 n’est qu’une étape transitionnelle dans la recomposition rédemptrice des forces vives de l’équipe, et que cette descente en D2, conséquence néfaste de facteurs fâcheux, limite diablerie, est quasiment d’ordre spirituel.
Exact. J’avais pas vu ça de cette façon. Donc les esprits du jeu étaient contre nous et il nous fallait reculer pour mieux ressusciter. Ben, vu comme ça, je m’inquiète moins. On va rebondir c’est sur. On va titiller le grandiose, le sublime, comme avant, quand on jouait contre Fouesnant, Trégunc et consort. J’ai encore de la mémoire. J’ai arrêté de fumer et je n’abuse pas des boissons fortes, les deux cruels ennemis du neurone mémoratif a dit la faculté, autant qu’il m’en souvienne…… .Ca me revient comme si c’était hier. La preuve, un de ces grognards, un de ceux qui ont fait l’histoire des Gars, viens nous saluer. François 1er dit le hargneux, Châtelain de Plouyé, venu en voisin


Le même dont la reprise de volée contre Pleyber-Christ résonne encore à mes oreilles, comme celle contre Landerneau, sur corner. Et ces exploits là m’ont fait toucher l’épique, le dantesque, le sublime.


Donc on est en D2 et voici trois semaines, en allant à Landeleau, je pensais gagner, pour ne pas être décrocher, pour être au coude à coude, montrer qu’on est pas mort, qu’on remue encore, et qu’on allait voir ce qu’on allait voir. Jouer les trouble-fête, les mouches du coche,. Faire des croches-pattes aux favoris.
Et pis Landeleau nous met trois sous le capot, c’est ballot. et Leuhan venu nous rendre visite nous met deux dans l’oliphant, c’est outrageant. Alors Kergloff à qui nous rendons visite gentiment et qui …..bof.
Euh, faut pas désespérer, mais faut reconnaître que notre équipe fait penser à la ligne Maginot. Belle allure, mais contournable. Faudrait pas oublier que nos voisins Germains ont fait la preuve de la fragilité de l’édifice bétonné. Ben pareil chez nous. Mais là, faut être objectif, le sort nous est contraire. Le poteau, l’erreur de défense, la faute de main, le péno nous ramènent à la réalité. Y a des réveils plus paisible. Le bourre-pif scélérat. La mandale sacrilège. La barbarie fatale. Ca te coupe ton inspiration. T’as plus les mots. Il va falloir que j’appelle le prédicateur des DC Carhaix. Un pro de la harangue. L’empereur de la métaphore. Le Toutatis de la litote. Il saura trouver les mots, ceux qui me font défaut.


Bon, sonnez les matines, on va croire au grand soir qui viendra un matin nous arracher au cauchemar nocturne de descentes en D3 ….cauchemardesques.
Dimanche prochain ?
Et pis on est rentré
AN