Pleyben-Plonévez sept 2015

Pleyben ? Un voisin aigrefin ….
Là, les choses sérieuses commencent. C’est l’ouverture du championnat. On est à l’aurore, à l’aube d’une ère nouvelle. C’est comme qui dirait une nouvelle ère. C’est l’ère d’hiver. Match à 15 h 30. Pas besoin de se lever aux mâtines sonnantes, on ne va pas loin, on va à Pleyben. On n’est pas très serein, comme à chaque fois que l’on va à Pleyben. Non pas que les Pleybennois soient des malfaisants, mais faut reconnaître que c’est un stade où on a connu des désillusions, et des sévères. Des désillusions frisant la malhonnêteté et le mauvais goût, et je suis objectif. Pour preuve de cette anxiété la main de ce supporter anonyme, les ongles rongés, la lunule en miette, le clope misérable, vêtu d’une polaire rouge alors qu’il fait 30 degrés à l’ombre. Anonyme….. .Soucieux. Tracassé.


Remarque, il n’a pas tort car on n’a pas affaire à des damoiseaux, à des gracieux. Ils te reçoivent à la Pleybennoise : tu arrives tranquille, tu payes ta petite entrée et t’as à peine le temps de t’installer qu’on t’assène un coup derrière la tête. Faut reconnaître, c’est du brutal. C’est comme qui dirait un coup de semonce, un tir de sommation, un avertissement sans frais. Bon, bon, nous on n’est pas rancunier. On trouve la réception un peu bestiale, voire barbare, mais on est sur leur territoire. Ils ont leurs coutumes, leurs manières, leurs habitudes. On ne condamne pas. On trouve le procédé un tantinet taquin. On réprouve. Mais on admet. On concède.
Passé le premier moment de surprise, le jeu reprend. Et, avec le même esprit, les Pleybennois nous affligent d’un deuxième but. Sans prévenir. Un deuxième but de façon tout aussi irrévérencieuse. Ce sont là manières de soudard, de charretier, de pendard. Évidemment, face à ce manque d’égards (de l‘Est bien entendu), nos gars sont comme nous, sonnés, désorientés, hagards (de Montparnasse évidemment).
Passé le deuxième moment de surprise, le jeu reprend. Mais on ne croit plus au jeu. Ils ne savent pas jouer. Ils veulent gagner. A n’importe quel prix. Et cela se confirme dans les minutes suivantes par l’ajout d’un troisième but. Celui-là fait moins mal. C’est comme au troisième suppositoire … On reste fier. Juste une grimace, un froncement de sourcil, un grincement de dents.
Passé le troisième moment de surprise, le jeu reprend. On sent l’adversaire satisfait, rassasié, repu. Il laisse évaluer les dégâts. Il laisse s’installer le débat. Il laisse se reconstituer les gars. Il laisse rentrer les rats (qui ont, bien sur, quitté le navire quand il a commencé à prendre l’eau).
Comment te raconter. 3-0 au bout du premier quart d’heure. J’ai pas les mots. Y’en a pas. Faut en inventer. 3 - 0, cela signifie quoi ? Restons lucide. Ce n’est ni Waterloo, ni Trafalgar. C’est simplement ce qui semble, selon nos prévisions et notre lecture du jeu, prendre l’allure d’une, n’ayons pas peur des mots, branlée mémorable. Et une sévère. Une qui fera date. Une qui rentrera dans l’histoire, la grande, avec un H majuscule. Une qu’on racontera aux enfants pour leur faire peur. Terminé l’histoire de l’Ogre, ou de la fée Carabosse, ou du Grand Méchant Loup, ce sera « il était une fois à Pleyben ……. » ah non pas celle-là !!!!
Dans la modeste cahute des visiteurs, deux silhouettes……….


Et puis après tant de méchanceté, les Pleybennois font preuve de générosité, de bienveillance, d’humanité. Ils nous offrent le pénalty de la réconciliation. Après trois bourre-pif en guise de hors d’œuvre, c’est bien le moins qu’ils puissent faire. Le gardien Pleybennois, un ancien Plonévézien à qui on a tout appris, arrête le pénalty. Et voilà. Ce qu’ils te donnent d’une main, ils te le reprennent de l’autre.
On a compris. On ne négocie pas. On ne marquera pas. On ne veut plus marquer. On veut sortir la tête haute. On n’a pas cédé à leur basses et serviles provocations. On a perdu, mais dans la dignité. On aurait pu gagner. Sur les quarante cinq minutes de la deuxième mi-temps, on peut dire qu’on a fait jeu égal. Et même sur les trente dernières minutes de la première mi-temps. Donc, et c’est le mathématicien qui cause, on a dominé pendant soixante quinze minutes. On leur a donné une leçon de foot-ball.
Avoir gagné, c’est toujours ne pas avoir perdu, alors que, avoir perdu c‘est pas toujours ne pas avoir gagné…
Et pis on est rentré.
AN
PS : la « B » n’avait pas de gardien. Alors moi, j’en connais un.


Certes, il nous avait fait une traîtrise en allant jouer au Cloitre et nous battre en Coupe de je sais pas quoi, mais le temps a passé, j’ai (presque) oublié.

Et puis avant, il était chez nous, contre Châteauneuf (4-3), contre Carhaix (3-2) en Coupe. Un des grands gardiens de Plonévez. Fais nous rêver Benoit. Je serais ton troubadour, ton barde, ton chantre. Je suis pas cher…. .