Plomodiern - Plonévez mars 2019

Plomodiern ...... péno ? la ferme !

Je suis déçu. Je suis dépité. Je suis désappointé. Je me dois de vous conter les raisons de ma désillusion. D'abord le choix. Aller à Roudouallec avec la secrète certitude d'assister à une victoire, avec une avalanche de buts. Ou aller à Plomodiern avec l'indicible certitude d'assister à une défaite, avec une indigence de buts.

Le choix est Cornélien. Retenez ce terme, Cornélien. Ce mot vient de Corneille Pierre (1606-1684) dramaturge et poète français.

Finalement j'opte pour Plomodiern, avec l'utopique arrière-pensée de faire chuter le leader, et avec le secret espoir de rencontrer mon ami Pierre Scordia. La dernière fois, c'était lors de la saison de la plongée en D2. Effectivement, je retrouve le personnage avenant et convivial que j'avais quitté en ce sombre dimanche de …... Il est revenu sur cet épisode malheureux avec toute l'élégance et la civilité des gens de bonne fréquentation. Sans insister. Presqu'en s'excusant. Un gentleman. Un prince.


Et c'est pendant le match que se produit le fait. Un but refusé pour une charge sur le gardien. On se tourne vers moi, toujours armé de mon appareil photo et on me demande « Alors, lavardiquoi ? ». Un jargon du terroir peut-être, ou une locution de d'jeun, en tout cas, je ne saisis pas le sens de la question.....

Ah, mais oui, c'est « Alors, l'avare dit quoi ? », allusion à une éventuelle constipation du morlingue, me concernant. Je suis surpris car, sans jeter l'argent par les fenêtres, ni par la porte non plus, je sais desserrer les cordons de ma bourse quand le besoin s'en fait sentir, ou que je ne puis faire autrement, ou quand ma vie est en danger. Je sais être charitable, voire généreux, tout en gardant à l'esprit l'adage « la façon de donner vaut mieux que ce que l'on donne ».

Ah, mais non, c'est « Alors, l'Avare dit quoi ? », allusion à l'avare de Molière, le Jean Baptiste Poquelin (1622-1673), célèbre dramaturge et poète français, le copain du Corneille, cité plus haut. Tu suis ? Je suis surpris, car, sans méconnaitre mon talent, je sais rester discret sur la qualité de mes textes, qualité que l'on retrouve dans les textes les plus aboutis de la Langue Française, chansons poétiques, romans historiques ou fabliaux épiques. Je sais être franc, et lucide.

Ah, mais non, c'est « Alors la VAR dit quoi ? », allusion à l'assistance vidéo à l'arbitrage. Je suis surpris car, sans négliger l'utilité d'un écran de contrôle en cas d'action controversée, l'utilisation de mes photos à cette seule fin est pour moi, le Cartier-Bresson des stades, le Doisneau des pelouses, le Robert Capa des tribunes, un peu réducteur. Hélas, l'Art n'a pas droit de cité autour des terrains de jeu. Je sais rester mesuré voire philosophe .

N'empêche qu'un pénalty en notre faveur n'a pas été sifflé. C'est vrai qu'il y avait sur le terrain, douze arbitres en bleu, un en bleu clair et onze assistants en bleu foncé. Alors évidemment, le nombre a fait pencher la balance. Amis de Plomodiern, bonsoir.

Même mon ami Scordia n'a rien trouvé à dire, ni à redire, ni à médire, c'est dire.


Le match contre le leader chez lui....... Bon. 1 – 0. Bon. Un but refusé, deux ballons sur la transversale, un ballon dégagé sur la ligne (cela s'appelle « une Cédrico »), bien sur, mais en même temps un pénalty refusé. Remarque, il peut pas nous avoir été refusé, puisque nous, on ne l'a pas demandé. Tout simplement, il n'eût pas été inconvenant, ni même choquant, encore moins outrageant de nous l'octroyer. Et puis ce coup de tête de Tony dans le petit filet eût mérité un meilleur sort. Oui, encore un match avec des regrets.

J'ai même pas été prendre une Coreff à la fin. D'abord j'aurais dû la payer, puisque Mr S. s'est éclipsé en douce. Fêter la victoire, sans doute. Et je n'ai pas osé lui réclamer ce petit verre dont il m'est redevable depuis ce sinistre match de la descente. Je comprends qu'il ait oublié. Et puis je ne sais même pas s'il y avait de la Coreff. Or, en souvenir de mon ami, le Président Paul, et de mon maitre es-informatique, Jean-Luc, je ne goûte plus, en matière de breuvage houblonné, que la potion Carhaisienne, la tisane de proximité, l’infusion des seigneurs. J'ai donc quitté le stade, déçu et sec. Prudence, mon ami Scordia, attention que l'on ne soit encore ensemble l'année prochaine, en D1, parce que sans ce pénalty refusé …....Et là, j'exigerais mon dû.

Et pis on est rentré.
AN