Plonévez - Briec

Briec : les trois coups


Le coup du pied, le coup du sort et le coup de tête
Match à domicile. Fort de notre victoire en terre Telgrucienne, nous accueillons Briec.
Une image-choc d’emblée. Une image qui dérange. Une image qui indispose. Une image qui affecte. Une photo de Son Altesse Sérénissime Paulo 1er se livrant à une activité équivoque.


Etalonnage ? Nettoyage ? Décapage ? Rafistolage ? Recollage ? Haubanage ?
C’est marrant, mais faut reconnaitre quand même que Son Excellence Paulo 1er est, à domicile, avant le match, impulsivement attirée par les buts. Il y a du pathologique là-dessous. Faudrait qu’il en parle. Qu’il se livre. Qu’il s’épanche. Qu’il suive une psychanalyse. Réminiscence de l’ancien joueur? Dérive sénile précoce? Cabotinage de chef ? Erotisation symbolique ? Crise de la cinquantaine ? Caprice d’enfant ? Névrose obsessionnelle ? Incantation rituelle ? Je ne sais pas moi, mais faut qu’il consulte.
Laissons cela. On sait les déviances de Son Eminence. Respectons l’homme. On peut le blesser.
A propos de blessé, nous avons à déplorer deux blessés dans nos rangs. Tous les deux ont dû quitter la partie. Ils se sont fait emplafonner gentiment. Emplâtrés à l’ancienne nos deux pt’its gars. Et je les connais, c’est pas des pleurnicheuses. L’arbitre n’a pas cru bon de sanctionner les auteurs. Bénéfice du doute ? Présomption d’innocence ? Indulgence coupable ? Mansuétude généreuse ? Le doute m’habite. (oui, j’aime bien cette expression…). Ah si, il a sifflé un pénalty pour le deuxième blessé, mais … contre lui. Il attend qu’il se relève, lui laisse le temps de sortir à cloche-pied, faut être humain quand même, et …coup de sifflet, pénalty, et but, et égalisation ! Le coup de poignard. Le coup de Jarnac. Ça casse l’ambiance. Ça file le traczir. Ca sert à rien de rouscailler, l’arbitre a toujours raison. C’est écrit en gras dans le manuel du petit footballeur.

Tu mouftes, tu chicanes, tu te laisses aller au gros mot, et clac il t’allume au rouge. Mais nos Gars ne sont pas des traine-lattes. Un coup-franc d’Antho sur la tête de Léo et justice est faite. Le glaive vengeur a effacé le poignard scélérat.

Après le premier but de Léo, à l’arrêt et à l’affût dans la surface adverse … comme un espagnol breton ou un telquel à poil dur devant une mare aux canards ou une compagnie de perdrix… .


Pour les blessures, pas d’inquiétude car il faut reconnaitre que la médecine a fait d’énormes progrès. Une transfusion d’un mélange de sang de taureau et de bave de crapaud, administrée dans une clinique privée tenue par des sœurs à large cornette, au fin fond du Caucase, te guérit d’une rupture méniscale en moins de temps qu’il ne fallait à Lance Armstrong pour faire exploser la centrifugeuse de flacons d’urines. C’est dire si on est dans le surnaturel, le bizarre, le stupéfiant.
Il faut reconnaitre que la Science n’a pas perdu son temps. Amphétamines, Cocaïne, Créatine, Anabolisants, Hormone de croissance, EPO, sans compter le Redbull, le Breiz Cola et le jaja Argentin ou Mésopotamien, l’arsenal du petit sportif est plus impressionnant que celui d’un Croiseur lance-missiles. Le suppositoire a remplacé le quatre-heure, et la perfusion le gâteau du dimanche. Pour les flacons de sang ou d’urines, le titane a remplacé le plastique. Trop fragile le plastique. Il devenait poreux.
Et encore, je te parle pas de la grossesse. Là on bascule dans le polisson et le concupiscent.
La grossesse utilisée comme stimulant… . Si, si, c’est vrai. Mais tout s’embrouille. Les test se télescopent. On peut imaginer que le test de féminité soit négatif alors que le test de grossesse est positif.…. . Tu paumes tes certitudes, tes repères. Imagine les gourances. Par exemple, et c’est choisi au hasard, Ben Johnson déclaré enceint(e) de Maradona, test ADN sur la table et échographie en attente. Imagine Claudia Schiffer champion Olympique d’haltérophilie épaulé-jeté catégorie moins de 50 kilos. D’abord, tu vois, on n’a pas les mots. Le sport est devenu une gigantesque carambouille marloupine. La preuve, on dit aussi bien une athlète qu’un athlète. Quand je te dis qu’on n’a pas les mots.
Mais pas de ça chez nous. Nous on prend que le breuvage préféré de Sa Sainteté Paulo 1er, la Coreff. D’abord parce qu’elle est bonne, ensuite pour se faire bien voir de sa Majesté Paulo 1er, et parce que, chaque fois que je la cite dans un article, on me paie un coup, alors je flatte… .
Léo a retrouvé le chemin des filets. Du pied et de la tête. Opportuniste et adroit le Léo. Le buteur et le capitaine et le fils-de …… contents …. . Nous aussi.


Et on a gagné.
Et pis on est rentré.

AN