Plonévez-Camaret

Arrêt Camaret !

Match au sommet pour 2 équipes en manque de victoires. La tension est palpable sur, autour, à coté, au dessus et au dessous du terrain.

L’entrée sur le gazon montre la détermination, la résolution, la volonté des deux équipes, avec des coachs déterminés, résolus, volontaires, avec un arbitre déterminé, résolu et volontaire, avec des arbitres de touche déterminés, résolus, volontaires, avec un public déterminé, résolu, volontaire, avec un ballon déterminé, résolu, volontaire offert par un supporter déterminé, résolu, volontaire. Quel qualificatif serait le plus approprié ? déterminé, non plutôt volontaire , à moins que résolu ….. .

Et puis finalement tout tourne à la palabre entre amis, à une causerie tous azimuts, un talk-show passionné. L’arbitre, tout de vert vêtu, couleur de l’espoir est un causeur, un explicateur, un traducteur, un dialogueur, un papoteur, un thatcheur mais un pacificateur, un conciliateur. Un sage qui par les mots, et les cartons certes, prône l’apaisement général, l’entente cordiale, la sainte alliance, alternant invective et pondération, louange et courroux, menace et apaisement.Avec lui on aurait gagné à Waterloo, Jeanne d’Arc serait devenue centenaire, la guerre de Cent ans n’aurait pas passé deux hivers, Vercingétorix et César se seraient rabibochés autour d’une cervoise fraîche à Alésia, et Adam n’aurait pas bouffé la pomme.

D’emblée il noue le dialogue avec les deux capitaines, sous l’œil amusé du généreux donateur du ballon du match , un droitier du grand Ergué. Notre homme en vert les retrouve en cours de match car il n’avait pas tout dit. Puis de nouveau à la mi-temps car des mots lui avaient manqués..

Il s’adresse également aux joueurs, aux deux coachs, aux deux bancs, aux spectateurs même. Je me demande même si le ballon n’a pas fait l’objet d’une petite interpellation ! Les supporters auraient, dans l’enthousiasme exubérant des buts refusés puis validés, bredouillé, susurré et même miaulé quelques vocables croustillants, grivois mais non grossiers, à l’encontre de l’arbitre de touche. Celui-ci,touché par l’épidémie logorrhéique, s’en est ouvert à l‘arbitre. Évidemment, notre arbitre baratineur a sauté sur l‘occasion pour instaurer un débat contradictoire avec les-dits supporters. Mais le colloque s‘éternisant, la mort dans l’âme, il a dû nommer un négociateur, à savoir le délégué des Gars, lequel a immédiatement animé une joute oratoire avec les-dits supporters.

Il parle certes, mais on a pu jouer. Et je rend ici hommage à cet arbitre d’avoir permis à ce match d’aller à son terme. Sans arbitre on ne peut plus jouer au foot. Lorsque les joueurs contestent de manière permanente toutes les décisions arbitrales, par la voix, par l’attitude ou par le geste, alors l’arbitre peut s’agacer et mettre un terme prématurément au match.Cela s’est vu dans un passé récent. Mais pas d’arrêt pour Camaret. Et c’est tant mieux.

Notre président-à-nous-qu’on-a, toujours prêt à s’instruire, a pris des petites notes sur son petit calepin qu’il a acheté avec ses petits sous !

Quant au match. Un but csc, après un but refusé, suivi d’une claquette extraordinaire de Fauvel,, et d’un poteau, faut reconnaître que le démarrage fut laborieux …..

Saluons le sang-froid de Greg transformant un pénalty après de longues minutes de discussion, de débat, de contestation, de négociation, de tractations, de causette, de parlote. Je vous avait prévenu on était dans le marivaudage, un véritable conclave ce match.

Saluons notre Grand Louis, le seul, le vrai, l’authentique, n’en déplaise à certains grincheux, qui ouvre son compteur-but. Le Grand Louis est de retour, alléluia ……….

Saluons l’éclosion, l’avènement, la naissance du nouveau buteur des Gars. La tête rageuse, le coup de boule furieux, le ramponneau frontal imparable, et Nico « Ronaldinho » Thépot marque son but. El Goléador. Der Bomber. Le renard des surfaces. Et le soir, en rentrant, j’ai vu comme un flamboiement resplendissant à l‘horizon. J‘étais comme Bernadette Soubirou devant la grotte, effaré, hagard (de l‘Est), terrifié, ahuri, à genoux !

Je te jure, je l’ai vu de mes propres yeux. Nico « Ronaldinho » Thépot », illuminant le crépuscule, se couchant à l’horizon, puis disparaissant en quelques minutes ….. parti pour le Brésil ! Brazil, Futebal, Séléçao, Copacabana, Samba, Maracana et Nicao Ronaldinho Tépéao !

Et pis on est rentré.

AN