Plonévez-Carhaix B

Carh’escomptait !

Oui Carh’escomptait, Carh’espérait gagner à Plonévez pour se sortir de la zone rouge, la zone des relégables. Carh’étouffait, mais Carh’égalisait, alors Carh’exultait, Carh’épatait, puis Carh’essayait et finalement Carh’expirait !

Le Grand Louis a retrouvé sa couronne de buteur. Colca colla un premier but sur coup-franc.

« Colca colla », quel brillant jeu de mot ! Finement trouvé. Faut y penser. Faut avoir l’esprit agile. Faut avoir le neurone juvénile. Faut avoir la méninge érectile. Evidemment avec Nico Thépot, cela ne marche pas. Et personne dans l’équipe ne s’appelle Jean-François Pepsi. Dommage. Bon je pense que JLP, mon maitre, mon mentor, celui qui m’a tout appris, va dire qu’il avait déjà fait ce jeu de mots. Il m’avait déjà fait le coup pour « le dernier des Moïco » à l’issue d’un match contre Edern. Pas possible de vérifier évidemment. Je n’ai pas insisté. Les jaloux, faut les ignorer …. Et puis Louis, avant que je n’aie eu le temps de m’installer pour la deuxième mi-temps, remit le couvert, d’un petit poteau rentrant. Et l’équipe a tenu le match de façon magistrale.

Oui nous avons gagné notre deuxième match de la poule retour. De rang. A domicile.

Certains ont invoqué la chance, le hasard, la providence. D’autres l’arbitrage. D’autres encore le terrain, et puis le ballon et le vent, et la pluie et les mouettes alouette ……. D’aucun ont même osé suggérer l’assiduité aux entrainements, le samedis soirs sage, l’abstinence de boissons fortes, le sevrage des gitane-maïs mais ceux-là s’égarent, divaguent, délirent …….

Sans vouloir être un donneur de leçons, j’ai la prétention de connaitre l’origine de ces succès.

Oh n’y voyez ni arrogance, ni suffisance, ni fatuité, ce n’est pas mon genre. Je sais rester simple. Mais cela saute aux yeux. Cela crève les yeux. On a gagné en amical contre Châteauneuf, en championnat contre Briec et Carhaix B. Pourquoi ? Parce qu’on était les meilleurs ! Oui d’accord, mais encore … Parce qu’on a joué le jour. La nuit tous les chats sont gris, alors que le jour non ! Le jour révèle les couleurs. Et là tous les chats ne sont pas gris, et toutes les équipes ont des couleurs propres! Elémentaire mon cher Watson.

Et ces trois équipes jouent en rouge et noir !

Mais attention, une seule couleur n’est pas suffisante. Il faut la conjonction simultanée et concomitante, et pour tout dire synchrone des deux couleurs. Le rouge-et-noir, ou, et cela est important, le noir-et-rouge. De toutes les façons, peu d’équipe sont monochrome. Il y a toujours deux couleurs, et ici, l’ordre importe peu.

Châteauneuf :

Briec :

Carhaix :

Le rouge et le noir. Stendhalien, le raisonnement ! Le cardinal et le curé. Le sabre et le goupillon. La mer Erythrée, la mer rouge et Pont Euxin, la mer noire. Chlorophylle et les rats noirs. Le kir-cassis et le café. Le rouge-gorge et le corbeau. La carotte et le radis noir. Le rouge à lèvres et le khôl. Le petit chaperon rouge et Dark Vador. Le Saint-Emilion et le Pinot Noir. Le roi de cœur et le roi de pique. Jean Pierre Melville, le cercle rouge, et François Truffaut, la mariée était en noir. La rougeole et la peste noire. La fraise et la mûre. Le sang et l’encre. Le communiste Jean Ferrat et l’anarchiste Léo Ferré. Frédéric Ier Barberousse et Edward Teach Barbe-Noire. L’acajou et l’ébène. L’épistaxis et le méléna (pour les initiés, celui-là, il faut le trouver!).

Et voila l’évidence. L’équipe des Gars est ensorcelée, envoûtée, hypnotisée par le maillot de l’adversaire, teinté des deux couleurs magiques. Comme le mouchoir devant la goutte au nez, la carotte devant le lapin, le bulletin de vote devant le candidat, le rouge-et-noir hausse, rehausse et même surhausse le niveau de jeu de l’équipe. Trois matchs, trois victoires, trois buts de Grand Louis, trois équipes en rouge-et-noir. Si on remonte plus loin : victoire contre Châteauneuf en coupe, match nul à Briec et à Carhaix. Pas de défaite ! C’est insultant de luminosité, blessant de lisibilité, écrasant de netteté. Je m’étonne encore d’être le seul à avoir constaté cette évidence. Il n’existe assurément aucune autre explication objective à ces victoires successives, et je pèse mes mots. Je garantis, je cautionne, j’assume, j’endosse.

Tout est basé sur l’observation tranquille des faits, l’analyse objective, la déduction rigoureuse. Bien sur, il y a les méfiants, les incrédules, les sceptiques, les suspicieux, les malfaisants ! Le drame de l’homme moderne c’est qu’il se méfie des apparences. Il veut du virtuel, du sacré, de l’imaginaire, du rêve, du biblique. Des effets spéciaux quoi ! Pas besoin de recruter un pasteur-exorciseur-prédicateur-sermonneur-communicateur-confesseur comme au Stade Brestois. Moi, je sais. Logique et vérifiable.

Tiens, pas plus tard que ce matin, alors que je m’adonne à de menus travaux de jardin, apparait dans mon champ de vision une coccinelle. Faisant fi de la protection de la nature, du rôle utile des insectes, de l’équilibre de la flore et de la faune et de tout le bazar bio-écolo, je balance une baffe précise. Un vrai coup-franc direct. Une torgnole féroce, une mandale furieuse, une tarte magistrale. Pas le genre diplomate, si tu vois ce que je veux dire. Et que veux-tu qu’il arrivât ? J’ai aplati la coccinelle. J’ai cabossé la coccinelle. J’ai vaincu la coccinelle.

KO au coup de sifflet final. Pas de prolongations. Score sans appel. Et elle est de quelle couleur la petite coccinelle ? Hein ?……… Alors ! J’ai essayé le même geste à l’égard d'un pic-vert venu me narguer dans mon jardin. Evidemment, je l’ai loupé ! La différence ? Les couleurs, toujours les couleurs.

Et voila. CQFD. Ce n’est pas une preuve ça ? C’est concluant, le rouge-et-noir (ou le noir-et-rouge) ne nous résiste pas.

On attend le LOSC avec Nolan Roux, Rennes, EA Guingamp et le Milan AC.!

Si le coach a besoin de mes conseils ……………..

Et pis on est rentré.

AN

!