Plonévez-Kergloff-Poullaouen B

Plonévez - Kergloff : la surchauffe

Ah, Messire c'est temps de gueux, avec froid de loup et blizzard gelant, et voilà que, pouah, Dame Nature nous offre flocons vigoureux, recouvrant le champ clos du match d'un grand pourpoint neigeux.... Ah oui, Messire, voilà frimas et giboulées trop incléments pour forcer preux footballeur à faire assaut. Ah oui, il faut noble courage pour affronter grande froidure. Ça gèle dame Angèle. Ça pince mon prince. Ça caille la gueusaille. Ça pèle damoiselle.

Belle intro'. Oui, c'est une intro' façon le film « Les Visiteurs ». Un film avec Clavier et Reno, que je vous conseille. Mais pourquoi cette intro' ? Parce que, et tu vas comprendre ce que talent veut dire, petit ignorant, parce qu'en arrivant à Collorec , sur les vestiaires habituellement dénommés « Visiteurs », je lis ceci.

Cette dénomination montre l'hospitalité conviviale des gens du lieu. Ici, on ne reçoit pas des « visiteurs », on présente ses hommages aux « invités ». Ben, ça c'est la politesse, la déférence, la classe. « Entrez, messieurs, je vous invite à une petite partie de foot-ball entre gentlemen, vous êtes ici chez vous, soyez nos hôtes, l'honneur est pour nous ». Les invités. Rien à ajouter. Tu as compris mon allusion subtile. C'est ce qu'on appelle une entrée en matière, un introït.

Mais pour organiser cette petite joute entre amis, il est nécessaire d'avoir un maitre d'équipage, un timonier, un commandant, car quelquefois, la fatigue aidant, on voit des petits débordements, des gestes déplacés, quelques excès de langage même. Et notre Amiral-es-cadres trouve là sa place. Il tempère. Il modère, à sa sauce bien sur (la sauce modère....oui avec gribiche ça marchait pas....). Pour la circonstance, il s'est paré de la vareuse de fête, jaune Nankin, souvenir d'une croisière aventureuse sur le Yangzi Jiang, entre les orchidées géantes et les azalées imposantes.

Le geste auguste, tel un empereur, il surmonte la tempête de neige, il résiste aux embruns, il triomphe des grêlons. Il est le phare dans la tempête. La lumière. Phébus.

Hélas, je dois rallier Plonévez pour satisfaire aux exigences du comité des gars, la photo du généreux donateur d'une série de maillots, donnant le coup d'envoi. Merci à toi généreux sponsor.

Il fait froid. Et nous voilà rapidement dans le vif du sujet. Je ne relève pas le triste jeu de mot du Télégramme « Il neige et on assiste à une avalanche de buts ». Pitoyable. Éculé. Petit.

Haussons le niveau et revenons à une analyse rigoureuse du match. Le premier but, de Tony, jette un froid côté Kergloff et dégèle l'atmosphère côté Plonévez. Le deuxième but, un corner direct de Quentin, refroidit les ardeurs de Kergloff et nous fait frissonner de bonheur. Deux buts, si vite, ça saisit, et en même temps, ça réchauffe. Et puis, malgré une tentative des Kergloffistes de revenir au score, c'est l'avalan....., c'est un score fleuve qui déroule son cours devant nos yeux hagards. Les buts tombent comme flocons en mars. Le ballon devient beau, lumineux, phosphorescent, et semble avoir une attirance particulière pour les filets Kergloffistes comme moi pour les filets de maquereau sauce moutarde....

Et là, je prends le cliché de l'année : le glaviot figé.

Au contact de la température extérieure, le jet de salive émis, par inadvertance, et par ce talentueux joueur, se fige immédiatement en un trait de glace, sublimation d'une sculpture éphémère. Le stalactite buccal.

Grand moment de poésie. Tiens, ils peuvent s 'aligner les grands photographes. Un cliché comme celui-là vaut son pesant de Coreff. Je te le dis.

Et pis on est rentré.

AN

« Toute sa vie, on passe son temps à dire adieu à ceux qui partent, jusqu'au jour où on dit adieu à ceux qui restent » Salut Paul.