Landeleau potable pour la « B » saumâtre pour la « A ».

Landeleau potable pour la « B » saumâtre pour la « A ».

Réception de Landeleau en cet après midi de mars.

Le temps est incertain avec des menaces de pluie. Je suis paré. J'ai fait l'acquisition d'un nouveau parapluie. En effet, dimanche dernier les intempéries nous ont forcé à quitter Châteauneuf plus tôt que prévu. Deux parapluies sont restés sur le carreau. Atomisés. Anéantis. Désintégrés. Néantisés. Envoyés ad patres par deux sautes de vent vengeresses. Faut que je te raconte.

Figure-toi qu'il y a une pluie battante. Pas le petit crachin ou l'insignifiante bruine, non la grosse pluie avec des grosses gouttes. Une pluie à sortir les parapluies.

Hélas il y avait ce vent. Haineux, belliqueux, vindicatif avec des rafales furieuses, te déstabilisant quand tu es au dessous des 60 kg de poids sec. L'enfer. On résistait, arc bouté, de pied ferme, les épaules ramassées, mais hélas, le dos au vent. Le dos au vent, quand ton parapluie est ouvert, voila l'erreur tragique, la maladresse maléfique, l'impair fatal. Et évidemment, le drame est survenu, brutal, cruel, sauvage. Le premier pébroque, le plus ancien, le plus fragile sans doute, après trois retournements, a rendu l'âme, les baleines tordues, pendant lamentablement au bout d'un manche inutile. Vite, réagir face à la tourmente. Le second parapluie exfiltré de la voiture malgré sa résistance, son refus d'aller au front, a subit le même sort quelques minutes plus tard. Misère.

Attention, c'est du parapluie tout ce qu'il y a de classique, tu vois. Pas estampillés Vuitton ou Hermès, non, mais de l'article de qualité, garanti mousson tropicale et tornade cyclonique. Fabrication Allemande, finition Anglaise, délocalisation Taïwanaise. La solidité teutonne alliée à l'élégance british, avec l'exotisme chinetoque. Tige télescopique en composite imitation acier, mécanisme à ressort à spires concentriques façon pendule, squelette nervuré avec baleines en ferraille simili Téflon, toile plastifiée façon nylon, poignée plastique imitation croco, virole en résine genre Kevlar. Tu vois le profil, du pébroque de collection, du pépin de concours, du riflard de compèt'. Pas de l'ombrelle de douairière ou du parasol de congés-payés, non du Tom-Pouce, que tu portes en levant le front. Des engins qui avaient fait de la route. Tu comprends mon désarroi. J'ai battu en retraite, trop exposé.

J'ai fait l'acquisition durant la semaine d'un parapluie de qualité, car le match de la « B » aura lieu en rase campagne, sans fortifications pour t'abriter et le ciel menace.Mais à part une bonne averse, on n'a pas eu à se plaindre. La nouvelle recrue a tenu son rang, malgré un retournement malheureux sur le chemin du retour, vers le stade officiel. On a eu peur.

La « B » entame les hostilités. Un match débuté tambour battant avec un but d'école de Baptiste. Bonne récup' de Pierre, bon appel d'Aymeric, bon centre au cordeau de Glenn, et bon plat du pied de Baptiste au second poteau...fastoche, totoche. L'entame de match idéale.

Après, on s'est un peu emmêlé les pinceaux

et malgré un second but, on s'est fait un peu peur, un péno ayant été sifflé contre nous. Landeleau en profite pour marquer. On aurait fait pareil. C'est le jeu. C'est le règlement.

Après, on a fait le break et puis, voilà.

Et la « A » est entrée en lice. Il a recommencé à pleuvoir. Mais là, j'ai pas cédé. Le parapluie, c'est pas pour trois gouttes. Y a des tribunes. De toutes façons, on a pris l'eau. On a coulé. Seul le but de Greg nous a donné un peu d'espoir.

Pour le reste, ben on a arrêté les tirs Landeleausiens comme on a pu.

Bon, mon histoire de parapluies n'intéresse que moi, d'accord. Mais je suis un sentimental ladre. Deux raisons de pleurer mes deux parapluies.

Et pis on est rentré

AN