Plonévez-Langoat

Langoat boite …
On m’a parlé du match des filles. Le match du maintien. Contre Langoat. Une charmante bourgade des Côtes d’Armor, du canton de Tréguier, arrondissement de Lannion. C’est loin. C’est tôt. C’est froid.


Le coach a préparé avec soin le match de la Mort, le match du Maintien. L’enjeu est lourd : la victoire et le maintien, ou la défaite et la descente. L’Olympe ou les Abysses, le Paradis ou les Enfers, la Lumière ou les Ténèbres, la Cité Céleste ou les Flammes Méphistophéliques. Place au corps à corps dantesque, à la lutte barbaresque, à la mêlée titanesque. Malheur aux vaincues. On sent le banc tendu car le coach doit anticiper les réactions du cerveau féminin qui, quoique l’égal du cerveau masculin selon les scientifiques, reste quand même imprévisible pour ne pas dire opaque.


Le cerveau féminin, qui, quoique l’égal du cerveau masculin selon les scientifiques, fait preuve de naïveté footballistique, voire d’ignorance, c’est indéniable. Il faut savoir, avec tact, rappeler aux joueuses que le terrain ne s’appelle pas un hippodrome, qu‘un coup de blush n‘est pas un coup-franc indirect, que faire une barre n‘est pas de la gymnastique, et que la bise à l’arbitre, en début de match, n’est pas d‘usage. Il faut savoir faire preuve de clémence.


Le cerveau féminin, qui, quoique l’égal du cerveau masculin selon les scientifiques, fait preuve d‘immaturité footballistique. Il manque d’expérience, c’est indéniable. Le foot féminin, n’a pas, et je le déplore, un glorieux passé avec des légendes. Pour les joueuses Platini est une marque de parfum, Karl Lagerfeld l’avant centre du Bayern de Munich et la marque de référence pour les chaussures de foot c'est Louboutin. Aux couleurs du club certes, mais déstructuré et personnalisé. Il faut savoir faire preuve d’indulgence.


Le cerveau féminin, qui, quoique l’égal du cerveau masculin selon les scientifiques, assimile
insuffisamment, et je le déplore, la technique footballistique. La reprise de volée, le double passement de jambe ou la tête smashée restent des beaux gestes techniques trop rarement tentés, et encore moins réussis, c’est indéniable. Le plat du pied et la tête rentrée dans les épaules, les yeux fermés restent leur référence. Il faut savoir faire preuve de tolérance.


Le cerveau féminin, qui, quoique l’égal du cerveau masculin selon les scientifiques, conceptualise mal la tactique footballistique. Les joueuses l‘appliquent de façon sommaire et le match sombre très souvent dans le pousse-ballon affligeant, c’est indéniable. Il faut savoir leur conseiller la danse, le patinage artistique, domaines où elles excellent, ou les tâches ménagères, tâches non dépourvues de noblesse et peut être plus à leur portée, c’est indéniable. L'essorage n'a rien à envier à la reprise de volée. Il faut savoir faire preuve de pédagogie.


Le cerveau féminin, qui, quoique l’égal du cerveau masculin selon les scientifiques, exprime moins d’agressivité footballistique. Le jeu est moins violent, moins intense et donc moins spectaculaire, c’est indéniable. Moins d’ecchymoses, moins de bleus, moins de meurtrissures, la joueuse veut rester gracieuse, distinguée, coquette, pour tout dire présentable, toutes qualités peu compatibles, et je le déplore, avec le football moderne engagé. La danse classique serait plus à leur portée. Il faut savoir faire preuve de franchise.


Le cerveau féminin, qui, quoique l’égal du cerveau masculin, selon les scientifiques, affiche, et je le déplore, une certaine prétention arrogante footballistique. Notamment à vouloir jouer sur le même terrain que leurs homologues masculins, ce qui détériore la pelouse, efface les lignes, embourbe la surface de réparation. Cette inconscience coupable peut aboutir à des blessures graves chez le joueur qui emprunte ensuite ce gazon maudit, c’est indéniable. Vu le "nombreux"public, elles pourraient s’ébattre sur un terrain annexe. Il faut savoir faire preuve d’autorité.


La victoire n’est est que plus belle. L’équipe garde sa place en royaume d’Honneur.
La « B » rentre dans l’arène. Apollons du foot. Adonis du ballon. Ce sont les dieux du stade qui foulent la sainte pelouse encore empreinte de la victoire historique des déesses jaune et noir du Centre sur les vestales bleutées du Nord…..


et sont encore battus, malgré le but du capitaine.


Et pis on est rentré
AN.
PS: Afin de couper court aux insultes, invectives et autres grossièretés qui pourraient m'être adressées par des personnes au cerveau, hélas, dépourvu de la zone de l'humour, je me permets de citer monsieur Henri Desgranges, le créateur du Tour de France « Que les jeunes filles fassent du sport entre elles, dans un terrain rigoureusement clos, inaccessible au public : oui d'accord. Mais qu'elles se donnent en spectacle, à certains jours de fêtes, où sera convié le public, qu'elles osent même courir après un ballon dans une prairie qui n'est pas entourée de murs épais, voilà qui est intolérable! » Lui, il rigole pas. Bon 1925 ….