Plonévez - Pont de Buis (Coupe District)

Pont de Buis : comme une odeur de poudre


Ce jour, jour de Coupe, Coupe de District.

Le match s'annonce animé, car un Kop Pont de Buisien s'est invité au match. Les gars allument un fumigène, et comme le vent est de face, ils enfument joyeusement toute la tribune.Bon, ça tousse un peu .....

Laissons cela, et intéressons nous plutôt aux deux personnes qui, à mon avis, ont marqué ce match.

Notre juge de touche, d'abord. L'Amiral es-cadres, de retour d'un long voyage, à côté duquel celui de Marco Polo chez le Grand Mongol n’est qu'une aimable flânerie de négociants vénitiens désœuvrés. Il reprend du service, l'Amiral es-cadres. A la fois droit, carré et d'équerre. Et d'aplomb comme le fil. Et raide comme la Justice. Et fier comme Bar-tabac.

Un exemple pour les jeunes générations, car l'intégrité, l'équité, la justice, la vertu, la loyauté, l’honnêteté, la droiture, et la moralité coulent en ses veines, comme en Paris, coule la Seine..... L'amiral es-cadres retrouve son poste, le long de la ligne de touche, le gaillard d'arrière, hissant ses signaux par pavillons codifiés à l'attention des joueurs et de l'arbitre de champ. Certes l'homme de la mer est posé, grave et réfléchi, mais il n'est pas pour autant dénué d'émotion et de passion. A l'opposé d'Ulysse qui s'était enchaîné au mât du bateau pour ne pas céder aux chants des sirènes, le matelot galonné laisse parler les sentiments, et ses réflexes d'homme de vigie. Je le surprend ici, les deux bras élevés en un parallélisme parfait, signifiant, en ce code international des signaux flottants maritimes, code qu'il maitrise avec talent, « Bateau ennemi touché, je vous souhaite bon voyage".

Il y a du Christophe Colomb à bord de la Nina, découvrant les Amériques, ou du Tabarly à bord du Pen Duick 2, apercevant Newport, ou du Horatio Nelson, à bord de la HMS Victory, distinguant le Cap Trafalgar.

Références princières mais fidèles.

Et l'autre c'est le jeune Aymeric. Le gars a une patte Neymarienne. Et je suis objectif, car il y a aussi du Juninho, mâtiné de Di Maria. Son premier but sur coup-franc est un exemple de précision. Le deuxième est un exemple d'abnégation. On connait les célébrations de but, les bras croisés de M'Bappe, la démarche chaloupée de Umtiti, le selfie de Balotelli, et plus avant, le doigt sur la bouche de Thuram. Mais lui, il aurait plutôt tendance à s'excuser, à se disculper, à se justifier, regretter le but, invoquer le coup de bol, éluder le geste, prétexter le faux rebond. Alors lui, on ne le félicite pas, on le console, on le rassure, on le réconforte, on l'encourage, on l'apaise, on le ravive même. Il fend le cœur.

Le bougre est d'une adresse diabolique. Et rien ne le retient. Sur le cliché ci-après, on peut voir que le gars ne tente pas le but, mais vise l'oiseau qui tranquillement survole le terrain. Je suspecte l'influence occulte de Frédo La Gâchette, dans ce genre de situation.

Heureusement qu'il n'a pas vu l'autre volatile ….

Bon, on a gagné. A la bonne vôtre. Et à la tienne Paul et à la tienne Jean-Luc.

Et pis on est rentré

AN