Porzay-Cast et Bergot

Plonévez Porzay, Gast !

Plonévez-Porzay, l'autre, vient nous rendre visite dans le cadre de la Coupe du Conseil de District Départemento-Régional. Une coupe qui concerne désormais les clubs qui sont dans le même district avec une petite possibilité d'extension départementale voire régionale, jamais nationale, dans la limite des places disponibles, sous réserve de la présentation d'un certificat médical de moins d'un an, d'un casier judiciaire vierge, et d'une caisse de Coreff blonde ou à la rigueur ambrée, après règlement de la cotisation supplémentaire, après avis favorable, bien entendu, de la commission ad-hoc, comme le disait le capitaine.

C'est qu'explique, gestes à l'appui, notre ancien représentant à la-dite commission, à l'arbitre, à l'issue du match, autrement dit à son terme, et pour tout dire à la fin. Celui-ci étant très sensible aux propos tenu par ce galant et cordial porteur d'eau, muni d'une serviette rouge, élégamment assortie à son maillot écarlate. Notre homme connait les bonnes manières et sait flatter le corps arbitral. Offrir une petite gorgée d'eau minérale, et présenter un coin de serviette pour tamponner délicatement les commissures labiales de l'arbitre est faire preuve de toute l'onctuosité amicale propre à l'ancienne génération, lanoline et stéarine, vaseline et paraffine, margarine et végétaline.

Et puis il y a cette arrivée discrète, furtive, confidentielle, pour tout dire pudique de l'homme « à la caisse en fer ». L'homme « à la caisse en fer » est ce personnage énigmatique, que l'on voit apparaître au cours du lever de rideau, les petites lunettes cachant des petits yeux malicieux, le front soucieux, les lèvres pincées, et la main accrochée à une poignée à laquelle est fixée la légendaire « caisse en fer ». Le trésorier, car c'est de lui dont il s'agit, le trésorier entre en scène.

Il fuit les photographes, il dédaigne les interviews, il décline les honneurs. Discret, sobre, circonspect, quasi moine bouddhiste reconverti dans le foot et les sous du foot, il s’apprête à donner ses ordres au préposé aux entrées, tout en surveillant discrètement les transactions effectuées dans la guérite. Car, il est arrivé que le nombre de sous ne corresponde pas au nombre d'entrées, ce qui lui a valu une dépression de quelques heures, rapidement jugulée par un recomptage soigné des sous, une pièce s'étant glissée insidieusement dans la chaussette du préposé à la billetterie. Lamentable méprise. Il range rapidement le goudron et les plumes, qu'il a toujours à portée de main. Une contrariété, hélas, le submerge de nouveau quand il s'agit de verser son dû à l'arbitre. Dépression combattue illico par quelques gros mots murmurés à voix basse, les dents serrées, les lèvres closes. Le goudron et les plumes étant là non pas inutiles mais mal venus.

Et puis il y a l'arbitre de touche. Depuis que je leur ai mis en lumière dans des articles élogieux, ces individus se montent le collet jusqu'à croire qu'on ne regarde qu'eux. Cette fois-ci, c'est le dénommé Olive qui s'est mis en valeur. Voyant que l'arbitre de touche d'en face nous refuse un but, notre Olive refuse aussi un but à l'adversaire. Du tac au tac. Franco de port. Illico presto. Prestissimo. Tout de go. Au nom de l'équité, de l'honneur, de la probité, de la morale, de la droiture, de l'honnêteté, de l'impartialité, de la légalité et de la légitimité. Contre tout ça, tu peux pas lutter, il a sûrement raison. Ensuite, il s'est mis sur son petit nuage, satisfait de l'effet produit. Bon, on gagne, donc c'est moindre mal mais …...

Une image pour la fin : la détresse du joueur voyant que son collègue a de belles chaussures jaune clair alors que les siennes sont tristement noires. Et le joli geste de réconfort de son ami ….La minute d'émotion.

Et pi on est rentré

AN

PS : Après la victoire contre Porzay-Cast le 25 janvier 2015. Même adversaire, même victoire. Paul exige une Coreff, t'as le droit, tu as gagné.