Saint Hernin - Plonévez coupe Bretagne

Saint Hernin : 5 - 1 et pour rien !


La vaillante, et je pèse mes mots, la sympathique, et je pèse mes mots, la cordiale, et je pèse mes mots, équipe de Saint Hernin a perdu contre les Gars de Plonévez du Faou. Bien sur, quand j'écris « et je pèse mes mots », c'est au figuré. Je n'écris pas avec une balance Roberval à la main. C'est une expression toute faite, que chacun peut utiliser à son gré, si tenté bien sur qu'il en ait l'usage, ce qui, il faut bien le dire, n'est pas toujours le cas. De même, l'expression « il faut bien le dire » alors même que l'on écrit un texte, doit être prise au sens figuré, c'est à dire, sans le dire mais en insistant pour souligner ce que l'on écrit, cela va sans dire. … .

Bon, tout cela pour dire que l'équipe de Saint Hernin a été défaite mais s'est battue avec vaillance, avec noblesse, avec générosité, avec pugnacité. Loin de disposer d'un effectif pléthorique, pas d'équipe « B », et de revenus substantiels, Neymar ayant décliné leur offre, et MBappé jouant en sélection, elle tient à jouer ce match, refusant de déclarer forfait, comme certains, et qui plus est de le jouer gratuitement.

Ni forfait, ni forfaiture.

En franchissant l'entrée du stade, je cherche, avec mon honnêteté farouche, ma moralité scrupuleuse et ma vue basse, le préposé à l'encaissement, sans succès. L'entrée est gratuite, l'accès est libre, l'intrusion est gracieuse. A l'époque où tout s'achète et tout se paie, ou à la rigueur s'échange, voir se négocie, ou se marchande, éventuellement se débourse, je suis interdit. Interdit mais autorisé à entrer sans bourse déliée. Gratos. En stationnement interdit, c'est l'amende, au resto, l'addition, au percepteur, l'impôt, à la messe, oui même à la messe, la quête, et içi gratos ! Je crains la fourberie de dernière minute, le forfait par arrêté municipal, ou par décision de la Ligue ou par manque de joueurs, ou par m'en foutisme. Que nenni, ici on est respectueux des règlements, des adversaires et des spectateurs. On joue monsieur AN. Vous ne payez pas, mais on joue. Vous êtes notre invité. Veuillez vous donner la peine d'entrer... après vous …...il vous en prie. Prenez vos aises, nous allons commencer à jouer quand vous serez bien installé et que le préposé à l'arbitrage, en l'occurrence l'arbitre, aura l'amabilité de donner le coup d'envoi par ce coup de sifflet strident dont il est fort friand.

Ni forfait, ni forfaiture .

Mais ces galants poussent le bouchon un peu loin. Ces gens, que je qualifiais trop vite de gentilshommes, ouvrent le score. Ils mènent à la marque, sur un tir lointain certes, mais prétentieux, superbe certes, mais indélicat, en cloche certes, mais précis. Il y a là un manque de délicatesse qui frise l'indécence. Ils vont pas nous faire le coup de la gratuité fallacieuse. Je m'étonne. J'interpelle. J'agace. Ils nous plantent un but, ces cons. Je deviens vulgaire et alors. C'est quoi ces félons, ces fripouilles, ces faquins. Gratuit ou pas, ils commencent à m'échauffer les oreilles. C'est pas parce que c'est gratuit qu'ils ont tous les droits. Et puis va-t'en gueuler « remboursez » quand c'est gratuit ! Je suis poli, éduqué, respectueux, galant, complaisant mais je pourrais devenir vulgaire, barbare, bestial même, les gros mots et tout, s'ils leur prenaient l'envie de gagner ce match. Je suppute le traquenard. La gratuité était un leurre, une imposture, une forfaiture. Hélas.

Pas de forfait mais ....

Il y a de la malhonnêteté dans l'air, de la malveillance. On t'accueille charitablement, convivialement, délicatement, et d'entrée un bourre-pif, au débotté, sans les sommations d'usage. Touchés au plus profond de nous même, nous avons heureusement su réagir, et avant la mi-temps, et à quatre reprises les filets de ces marauds ont tremblé, chacun son tour d'avoir la tremblote. Ben, ça m'a incité à rester jusqu'à la fin. Sinon j'eus pu filer jusqu'à Spézet voir l'ami Jo, ou à Trégourez où se joue aussi un match de Coupe de Bretagne intéressant, Trégourez D2 reçoit Landeleau D1 ......

Ni forfait, ni forfaiture.

Seule fausse note, la bière n'était pas de la Coreff. Une faute de goût. Mon palais reste rétif à tout autre breuvage houblonné. Et puis j'ai promis.... .

Et pis on est rentré.

AN