Plonévez B-Poullaouen + filles

Corvest nous flanque une veste !

En ce dimanche matin, avec une audace qui me surprend moi-même, je demande à ma charmante épouse :

« Chérie, je me sens d’humeur primesautière, j'envisage d'aller voir les filles en cette journée printanière, cela fera prendre l’air à ton noble sexagénaire.

A ma surprise, elle acquiesce sans sourciller.

Je renchéris

« Après, j’irai voir la B ».
Je dois lui expliquer que je n’ai pas d’intention de m'abîmer en prières avec un vicaire ou un quelconque abbé, mais d’aller supporter notre équipe « B »

Bon, les filles ont perdu sur le fil, mais Bergot B aurait, par une interprétation particulière du règlement, à ce qu’on m’a dit, d’après le qu’en-dira-t-on, selon la rumeur, d’après ce que j’ai entendu, d’après les bruits de couloir, musclé son équipe. Ce règlement tient la route car ce qui prouve la solidité d’un règlement, c’est le nombre de coups de canif auxquels il a survécu. Alors un de plus …. Cependant, l’ambiance reste festive et notre arbitre de touche en profite pour nous faire partager son filet de voix en entonnant « C’est la java bleue, la java qui .. ». Ce qui étonne ses deux voisines, persuadées d’être sur un terrain de foot et pas dans une guinguette au bord de l’eau ….

Ensuite, le face à face entre le père et la fille est strict, sobre, un brin austère. Le moment est solennel. J’ai reconstitué le véritable dialogue.

Lui : Bonjour

Elle : Bonjour,

Lui : Bon match

Elle : …… .

Lui : Dire merci, c’est au dessus de tes forces, et j’suis poli mmmm ……. !

Elle (marmonnant) : ne pas répondre, ne pas taper, garder la main dans le dos, calmos …

Et le chef ne se prive pas de faire admirer le pointu du pied droit, son geste de prédilection. Le geste qui, dans le passé, soulevait l’enthousiasme des foules et lui valut le surnom de « Pascalitao » !

Bergot B a gagné.

L’équipe B rencontre Poullaouen, l’équipe de not’ ami Corvest.

Emeric Corvest, un ancien de chez nous, qui a grandi chez nous, qui a tout appris chez nous, qui est devenu ce qu’il est grâce à nous, qui est parti de chez nous et qu’on a revu chez nous au cours du tournoi de Pâques dans l’équipe des exilés-transférés-mutés-déplacés-transplantés.

Poullaouen, en bagarre pour le titre. Le gars Corvest, un bon gars au demeurant, nous a offert une veste. Une lourde et écrasante veste, complète, sur mesure, taille 5, façon british, ni reprise ni échangée.

Corvest nous offre une veste indigeste !

Et encore, il a fait preuve d’humanité. Il nous flanque une déculottée, mais pour éviter l’exhibition inconvenante de nos attributs virils à la gente féminine et aux enfants pré-pubères, il nous flanque sur le dos une veste et avec des prolong’ c’était le costar qu’il payait. Ah le fourbe, le traitre. Déjà, chez lui, il avait bouté l’équipe « A » hors d’une coupe quelconque. Tu vois le genre. Un félin. Patte de velours, ronronnement, l’œil humide et paf le coup de griffe assassin. 5 – 0 !

Corvest nous offre une veste funeste !

Et Pleyben a battu l’équipe « A ».

Bon, c’est assez pour aujourd’hui …..

Et pis on est rentré.

AN