Plonévez-Pleyben janvier 2016

Pleyben, on s'en souvient ....

Battus 3 – 0 à l’aller, en une demi-heure, avec un pénalty raté, la torniole a laissé des traces sur ma fragile joue juvénile. Pour te dire, quand je vais à Chateaulin, je passe par Briec, je ne mange que des galettes de Fouesnant, et pour mes dévotions, je préfère le calvaire de Saint Thégonnec.

Certes, nous connûmes, par le passé des vexations plus ignominieuses, des cartons plus brutaux, des roustes plus sévères. Le kit complet défaite-humiliation-chagrin, on connait. J’vous fais un paquet ou c’est pour manger sur place ? Attention m’sieur, c’est dur à digérer…

Je ne voudrais pas ici évoquer des tristesses, basculer dans la neurasthénie, se goinfrer de pain noir, déraper dans le dépressif, mais il faut appeler un chat un chat, être d’une honnêteté monstrueuse, d’une franchise scrupuleuse. Sans pousser aux idées noires, je dirais simplement Plougastel. Oui, Plougastel-Daoulas, pour être précis, là où se trouve le gué pour franchir l’Elorn et rejoindre Brest à pied sec. Ah bon, ils ont construit un pont ? Deux ponts ? Et c’est récent ?

Bref, en l’an 2009, Plougastel, premier match de la saison en championnat de PH, défaite par 7 - 0, en 2015 Pleyben, premier match de la saison en championnat de D1, défaite par 3 – 0. Rapprochement suspect, on spécule. Il y a en Bretagne 6 calvaires dits « monumentaux », dont ceux de …. Pleyben et Plougastel. Singulière coïncidence, on présume. Et Pleyben commence par un P comme Plougastel. Paradoxale étrangeté, on pressent. Et les maillots, noir et blanc, pareils, identiques. Funeste analogie, le doute m’habite (oui, je sais …). Et le match de Plougastel fut le premier match de championnat de notre dernière saison en PH. 1 er match, 1ère défaite, les « P », les calvaires, les couleurs …. Vous ne voyez rien ?

Cela sent le soufre, tout ça, le fagot, la descente aux enfers, le pot-au-noir, la dégoulinante infernale, la scoumoune maudite, la malédiction pernicieuse, la guigne programmée. Je te le dis, ça s’accumule. Il va falloir, dans un premier temps, avoir recours aux incantations, aux danses rituelles, aux formules secrètes, au vaudou. Sortir les amulettes, les gris-gris, les talismans, les colifichets, les pattes de lapin, les trèfles à quatre feuilles, les fers à cheval. Tout est bon. Je ne refuse pas les sacrifices d’animaux, s’il s’agit d’espèces nuisibles ou que je n’aime pas, ou qui me font peur, et si ceci se passe dans le respect absolu des droits fondamentaux des animaux, ou bien si ça se passe en cachette, ou si ça va vite, ou si j’ai pas vu.

Sinon on va se faire nouer l’aiguillette et on l’aura dans l’occulte.

On n’est pas dans l’urgence mais il faut réagir également sur le terrain. Montrer que ce n’est pas parce que l’on a les brodequins aux pieds, la corde au cou, la gégène aux roubignolles, un poignard dans le dos, le bâillon sur la bouche, la cagoule sur la tête et le pal dans le fion qu’on va pleurnicher, et accepter le défaite. On en a vu d’autres. On n’est pas des traine-lattes. On n’aime pas les fessées. Ce n’est pas parce qu’on nous a coupé la tête qu’on ne va pas la redresser. Ce n’est pas parce des défaites nous ont scié les pattes qu’on ne va pas courir.

D’abord, saluons notre inamovible sponsor, dont le sens commercial ne s’étiole pas avec le temps. Il a garé sa petite automobile aux couleurs de sa petite entreprise, juste derrière un but. La photo de l’entrée du staff, et hop pub’ gratuite

La photo de l’entrée des joueurs, et hop pub’ gratuite, la photo du but pour Pleyben, et hop pub’ gratuite, la phot du péno pour Plonévez, et hop pub’ gratuite.

Bon j’ai coupé au montage, ça devenait lassant …..Mais le gars a le sens de la pub’. Choisir le bon côté, faut du flair. Il en a. C’est un visionnaire, un intuitif. Le Séguéla du Cloitre.

Bon, match nul 1 - 1. On a marqué les deux buts. D’abord pour leur montrer qu’on est chez nous, et que chez nous, s’il y en a qui on le droit de marquer des buts, c’est nous. Et puis parce que, si on avait voulu gagner, il suffisait de marquer un troisième, mais on n’a pas voulu. Score de parité et pénalty réussi, on a lavé l’affront. L’honneur est sauf. Gagner ? Il faudra bien s’y résoudre un jour ….. On connait notre classement, mais …

C’est pas parce qu’on n’avance pas qu’on fait marche arrière.

C’est pas parce qu’on nous a crevé les yeux qu’on ne voit pas le classement.

Ce n’est pas parce que l’on est cuit qu’on va passer à la casserole.

Ce n’est pas parce que l’on a les jambes coupées qu’on sera sur les rotules.

Ce n’est pas parce que l’on a bu le bouillon que les carottes sont cuites.

Ce n’est pas parce que l’on se croise les doigts qu’on se les fourre dans l’œil.

Ce n’est pas parce que l’on a gros sur la patate que c’est la fin des haricots.

Ce n’est pas parce que l’on manque de bol qu’on va se ramasser une gamelle
Ce n’est pas parce que l’on qu’on est dans les choux qu’on fera chou blanc.

Ce n’est pas parce que l’on est au bord du précipice qu’on touchera le fond.

Ce n’est pas parce que l’on courbe l’échine qu’on l’aura dans le cul.

Et puis ce n’est pas quand ce sera râpé qu’il faudra en faire un fromage.

Et pis on est rentré.

AN