Plonévez - Plomodiern

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Nous y voilà. Nouveau site. On me laisse seul tenir les rênes du bateau et la barre des chevaux, ou l’inverse, je suis ému. J’ai les mains moites et les pieds poites. Vais-je être à la hauteur sans mon guide incontesté, mon pilote éclairé, mon metteur en scène, mon éminent rédac’ en chef, mon ami JLP, qui a accepté de publier sans émoi toute mes divagations non footballistiqueset d’en assumer les conséquences….Il m’a déclaré, en guise d’encouragement, avec un large sourire, « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ! » Tu parles, à 65 piges passées, faut reconnaître que j’ai été patient.

Quand au foot, après été tenu en échec à CARHAIX, avoir tenu tête SPEZET, avoir coulé à PLOUNEVEZEL, on recevait une formation présentée par la presse sportive comme un cador, un costaud, un balèze, un baraqué, bref une pointure de D1 : PLO-MODERNE. Oui, car manifestement ce n’était pas la même équipe que l’année dernière. Nous c’est PLO-NOUVEAU DU FAOU, avec nous aussi des nouveaux et jeunes joueurs. Ah mais, faut pas nous prendre pour des buses ……Ce fut un beau match, dont le déroulement vous sera proposé dans votre journal préféré, mais pour les photos, c’est ici, camarade…….

Bon, il faut que je vous explique ma technique photographique. En prenant comme exemple ce match. On marque deux buts dans un match plus fébrile qu’un grippé pendant l’épidémie hivernale.

On commence par un pénalty. Joli cliché. Prévisible. Les grincheux ne pavoiseront pas, je reste modeste sur ce genre de situation.

Le premier but, je ne peux pas le prendre en photo : si je cadre sur le gardien, je saute de joie quand la balle rentre et, inévitablement, c’est flou. Attend, je ne suis pas un être de pierre, je vibre, je palpite, je tremble, je badine, j’angoisse, j’encourage, je kiffe, je bous, je défaille, je fulmine, j’enthousiasme, bref je vis le match, et évidemment cela peut compromettre la qualité du cliché. Alors, je prend le cliché après le but. Evidemment, c’est moins bien question reportage mais la photo est nette.

A l’inverse, si je cadre sur Antho qui tire le coup franc, j’anticipe sur le résultat, le tir victorieux, cela porte la poisse et ça ne rentre pas. La preuve sur ce coup-franc, photographiquement tout est parfait, mais il n’y a pas de but ! Et si ça rentre, on est ramené au chapitre précédent : but, émotion, tremblement, flou. Tu vois mon rôle n’est pas facile.

De même, le deuxième but, il est vu de loin et c’est normal. OUI, c'est normal. C'est moins bien, mais c'est obligé. C'est une question de mauvais et de bon œil. On voit quand même bien, et même très bien le but de Vincent 2 (l'autre étant le Vincent 1.) mais là, c'est le talent qui s'exprime hmmmmmmm..

En effet n'étant pas pourvu d'un téléobjectif suffisant (là il faut un 75 - 300 minimum) je ne peux faire mieux. M'en fous, j'ai écrit au Père Noël.....Et surtout, gaffe, si je reste dans le camp de l’adversaire durant les deux mi-temps, pour saisir ces moments inoubliables que constituent les buts que nous marquons, et ben on ne marque pas. Alors surtout éviter cette erreur funeste, fâcheuse et pour tout dire fatale, erreur que j’ai commise avec prétention et suffisance à PLOUNEVEZEL : rester tout le match du côté de l’attaque. Certes les clichés des buts seraient très bons, mais comme il n‘y a pas de but …Hein ? Quoi ? je pourrais rester au milieu ? Et le soleil ? Tu fais quoi du soleil ? Et le vent, la pluie, le nuage fâcheux ? Et oui mon gars, faut faire gaffe à beaucoup de paramètres pour réussir le cliché parfait. La photo est un art. Déjà, du temps des Egyptiens ...............

Bon, moi, personnellement, en ce qui me concerne, si je considère mon propre cas, c’est pas pour me lancer des fleurs, sans prendre de grands airs, faut reconnaître que j’y arrive souvent. La chance? Oui, si tu veux. Mais je me donne aussi les moyens. Outre mon appareil photo, je viens au stade en croisant les doigts, en évitant les chats noirs et les échelles, avec mon trèfle à 4 feuilles, mon fer à cheval, ma queue de lapin, ma cuillerée de marc de café, ma boule de cristal, et les prévisions divinatoires conjuguées de la voyante extra-lucide à la compétence vantée par toutes les cours royales, les Habsbourg comme les Hohenzollern, sans parler du Grand Duché du Luxembourg, et du marabout titulaire du diplôme universitaire du troisième cycle de radiesthésie, chiromancie, astrologie option numérologie. Du solide quoi. Du sérieux. Du lourd.

Ayant dû m’acquitter du prix des 3 pizzas, oui 3, trois, drei, three, dont j'ai fait l'acquisition dimanche soir, et ceci en dépit d'une publicité éhontée dans mon dernier article, je remets une couche ce soir. Peut être aurais-je droit à une olive gratuite, ou à un anchois supplémentaire pour la prochaine Collioure. Heureusement que la boite est gratuite ......

Et pis on est rentré.
AN

PS : Je dois faire amende honorable, savoir gré, payer de retour, rendre grâce, être redevable, rendre à Jean-Luc P. ce qui appartient à Jean-Luc P. Faire le site tout seul, c'est un sacré boulot. Il a accompli cette tâche durant de longs mois, dans l'anonymat le plus complet, homme de l'ombre, travailleur obscur, besogneux, appliqué, furtif. Un héros quoi. Remarque, côtoyer un poète, fréquenter un écrivain, croiser un essayiste durant tout ce temps, ça l'a instruit le bougre.